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BELCAIRE capitale du Pays de Sault en Languedoc Roussillon. Au départ j'ai réalisé ce site pour partager les retrouvailles 33 ans après, de 17 copines, dans cette région authentique préservée en territoire cathare au pied des Pyrénées. Mais je me suis aperçu que l'Aude n'était pas assez mise en valeur, alors amoureux de cette région et la passion étant là, j'ai réalisé des reportages pour vous présenter ce département aux lieux chargés d'histoire. Ce site a pour but surtout de vous faire découvrir cette région authentique, plein de charme qu'il faut aller visiter.

SAINT-POLYCARPE prés de Limoux, la fabuleuse histoire du monastère.

bandeau-villages-de-l-aude-825x250.jpgbandeau abbayes de l'aude 02

 

Pour tous ceux qui veulent m'aider à faire la promotion de l'Aude par l'intermédiaire de ce site, et pour fêter le 500 000 ème visiteurs, j'ai réalisé une petite affichette imprimable, disponible sous différents formats :   word .DOC,   image JPG  ou    fichier PDF   cliquez sur celui qui vous intéresse pour le télécharger et l'imprimer ou encore l'envoyer à vos ami(e)s.

 

Aujourd'hui, nous sommes toujours dans la région du Razès, et pour faire une suite logique aux reportages consacrés à Alet-les-Bains et Saint-Salvayre, voici l'histoire d'un monastère moins connu et pourtant tout proche. Il occupait une place très importante bien avant le Moyen-Âge. Vous allez découvrir ici combien la vie de ces moines était rude à une certaine époque de l'histoire de cette abbaye de Saint-Polycarpe. Je vous souhaite une bonne découverte de cette page historique de l'Aude méconnue ...

 

logo label Pays Cathare 02

 

carte 01 de l'aude

Le village de Saint-Polycarpe se trouve à 6,5 km au Sud-Est de Limoux, Toulouse n'est qu'à 103 km, Carcassonne 25 km, Narbonne 83 km et Foix 75 km.

carte 02 de Saint Polycarpe

Comme vous pouvez le voir Saint-Polycarpe n'est pas très loin au Sud-Est de Limoux

carte 03 de Saint Polycarpe

Extrait de la carte I.G.N. secteur Saint-Polycarpe

blason de Saint Polycarpe

Blason du village de Saint-Polycarpe

Saint Polycarpe 039

Superbe photo du village et de l'église de Sain-Polycarpe, je remercie au passage Jean-Louis qui spontanément m'a proposé toutes ses photos.

Saint Polycarpe (Sant Policarpi en occitan), compte 165 habitants (recensement 2009) qui s'appellent des Saint-Polycarpiens. Le village de Saint-Polycarpe est situé sur la Méridienne verte, le Méridien de Paris. Le ruisseau de Saint-Polycarpe le traverse, affluent de l'Aude à 7 km de Limoux, à 8 km de Saint-Hilaire, à 24 km de Carcassonne, à 31 km de Mouthoumet et à 42 km de Lagrasse.

Le nom de Saint Polycarpe donné à l'abbaye deviendra aussi le nom du village, l'appellation du village primitif étant Rivograndi : Rieugrand.

Ce patronage de Saint Polycarpe laisse supposer que l'abbaye détenait des reliques de ce saint d'Asie Mineure où il naquit à la fin du 1er siècle après Jésus-Christ. Evêque de Smyrne aujourd'hui Izmir en Turquie, ce Père de l'Église subit le martyre en 155 sous Marc-Aurèle, accusé d'athéisme parce qu'il refuse de sacrifier aux dieux officiels, parmi lesquels figure l'empereur. Condamné au bûcher mais miraculeusement épargné par les flammes, il est alors poignardé.

Saint Polycarpe 038 iconographie

Iconographie de Saint-Polycarpe

Saint Polycarpe 037Le sarcophage d'Andéol originaire lui aussi de Smyrne en Turquie, il fut envoyé par Saint Polycarpe pour évangéliser la Gaule en 166.

Ce sarcophage se trouve à Saint-Andéol dans le département de l'Ardèche.

Les sculptures du sarcophage ressemblent étrangement à celles des autels des deux chapelles de l'église de la Purification de Saint-Polycarpe que vous verrez ci-après

 

L'HISTOIRE DU MONASTÈRE DE SAINT-POLYCARPE

Au début de 1700 une réforme fut imposé à l'abbaye de Saint Polycarpe qui refusa de signer celle-ci qui lui value sa perte quelques années plus tard, en 1773.

Mais n'anticipons pas, commençons son histoire depuis sa fondation jusqu'à sa destruction.

Pendant la période Carolingienne, de grands domaines sont constitués par les églises et les abbayes et par les puissants laïques. On assiste à cette époque, à un vaste mouvement d'émigration d'hommes venus d'Espagne encore sous le joug Sarrasin vers les terres frontalières sous la domination franque. Ces colons reçoivent des terres à mettre en valeur en échange de leur fidélité au pouvoir carolingien.

Selon les écrits, la fondation oscille entre les années 780 et 811, Atala, un noble espagnol ayant fui son pays envahi par les Sarrasins fut le fondateur et le premier abbé de Saint Polycarpe sous la protection de Charlemagne, il était accompagné d'Agobard qui fut plus tard Archevêque de Lyon en 816.

Saint Polycarpe 08

L'ancienne église abbatiale devenue aujourd'hui paroissiale, avec les ruines Sud de ce qui restent du monastère de Saint-Polycarpe

Saint Polycarpe 06

L'abbaye de Saint-Polycarpe en automne

Saint Polycarpe 013

La façade Nord de l'église de la Purification

Le monastère bénédictin était entouré de quelques maisons et vignobles. Je rappelle que Polycarpe était un Évêque d'Izmir en Turquie. Étymologiquement, son nom signifie "qui a beaucoup de fruits". Les moines du village le priaient pour guérir de la folie, dans son pays d'origine on l'invoquait pour améliorer les récoltes.

Louis 1er dit "le Pieux " ou "le Débonnaire", successeur en 814 de Charlemagne sur le trône, prit sous sa protection l'abbaye de Saint Polycarpe, qui envoya deux Comtes pour en marquer les limites, qui furent inscrites sur la "Charte de Carloman".

Charles II le Chauve donna un diplôme en 844 confirmant les Ordonnances de Charlemagne, celui-ci sera conservé dans les archives du monastère par Centulle l'abbé responsable à cette période.

En 881, Carloman confirma toutes les faveurs faites par les rois ses prédécesseurs et  il fut permis aux religieux de Saint Polycarpe de se choisir un abbé pour les gouverner selon la règle de Saint-Benoît.

En 888, Arnulphe est alors abbé de Saint Polycarpe.

De 888 à 1091 il n'existe aucune trace écrite sur les événements concernant Saint Polycarpe.

En 1091, au concile de Narbonne, Robert, abbé de l'abbaye de Lagrasse demande que Saint Polycarpe lui soit soumise. L'archevêque de Narbonne trancha et rendit le consentement de son clergé, pour une possession à perpétuité, avec la clause expresse que lorsque le temps le permettrait, que soit élu à Saint Polycarpe un abbé qui sera sous l'autorité de l'archevêque de Narbonne.

Vingt quatre années plus tard, l'abbé Raimond d'Alet-les-Bains disputa l'abbaye de Saint Polycarpe à l'abbé Robert dans un concile qui s'est tenu à Saint Gilles sur le Rhône en 1115. Il fallut quatre années pour que le pape Calixte II confirme en faveur de Raimond le rattachement de Saint Polycarpe à Alet.

Saint Polycarpe 010Photo d'un bel ouvrage qu'est l'aqueduc réalisé par les moines pour alimenter en eau le monastère

Saint Polycarpe 07

Remarquable aqueduc médiéval, il est très étroit, encore visible sur environ 80 mètres de long, avec ses arcs en plein cintre (époque romane) et ses arcs brisés (époque gothique).

L'aqueduc arrivant côté Sud du monastère , remarquez aussi, les ouvertures en haut de l'église de la Purification, ce sont en fait les aérations des séchoirs du monastère qui permettaient aux Frères de faire sécher leur lessive.

Saint Polycarpe 09

Autre photo de ce magnifique aqueduc réalisé par les moines qui étaient aussi des moines bâtisseurs. Ces constructions élancées ont franchi les siècles !

Saint Polycarpe 035

Ici on voit très bien les arcs brisés (époque gothique) de l'aqueduc de l'abbaye de Saint-Polycarpe.

L'aqueduc interceptait l'eau de la rivière Saint-Polycarpe et la transportait dans un grand bassin de pierre, où les religieux faisaient leur lessive et l'eau ainsi récupérée servait aussi à arroser les jardins.

L'abbaye de Saint-Polycarpe grâce aux richesses apportées d'Espagne, aux largesses de l'empereur Charlemagne et de ses successeurs, ne tarda pas à se trouver dans un état florissant. Elle se gouvernait elle-même, n'était soumise qu'au roi pour le temporel et, pour le spirituel, à l'archevêque de Narbonne, son chef diocésain. Mais bientôt après elle tomba dans un avilissement déplorable. Livrée à des séculiers, les grands biens qu'elle avait reçus des princes et aussi des fidèles se dispersèrent et l'observance régulière fut bannie du monastère.

Ce relâchement fit naître la convoitise des seigneurs voisins et aussi des églises puissantes qui voulurent s'assurer  la propriété de cette maison. Au commencement du X ème siècle elle fut soumise à l'abbaye d'Alet et passa en 1080 au pouvoir du monastère de Lagrasse, pour redevenir 36 ans plus tard, en 1116, la possession des Bénédictins d'Alet. Enfin en 1170 elle reprit son indépendance en effet son autonomie sera donnée au monastère cette année là, en conclusion des rivalités opposant, pour sa possession, les abbayes de Lagrasse et d'Alet-les-Bains.

Mais il y eut encore des disputes au sujet des dépendances, celles-ci cesseront vers 1197, avec l'arrivée de Bernard de Saint Ferréol devenu abbé de Saint Polycarpe. Mais en 1197, à la mort de Pons Améli abbé d'Alet, les religieux élurent pour lui succéder Bernard de Saint Ferréol. Cette élection déplut à Bernard de Saissac tuteur du vicomte Raymond Roger et qui en sa qualité avait toute autorité dans le pays. Il se rendit avec des hommes d'armes à Alet et arracha le nouvel abbé de son siège avec effusion de sang et l'enferma trois jours dans une prison. Bernard de Saissac fit mettre le cadavre de Pons Ameli dans la chaire abbatiale, et fit procéder à une nouvelle élection d'abbé par quelques religieux acquits à sa cause.

L'abbé Boson fut élu.

Pour cette affaire, Béranger l'évêque de Carcassonne avait été saisi, mais il n'osa juger celle-ci et la renvoya à l'archevêque de Narbonne qui bénira l'élection de l'abbé Boson, moyennant finance.

Dans un mémoire il est indiqué que Saint Louis roi de France avait pris aussi Saint Polycarpe sous sa protection à l'époque où Jacques d'Aragon céda le Razès.

 Depuis cette affaire d'élection, jusqu'en 1407, il y eut toujours des abbés réguliers à Saint Polycarpe. Le dernier abbé régulier connu se nomme Bernard qui assista au concile de Pise en 1405.

Il y eut ensuite l'introduction des abbés Commendataires, l'abbaye fut en commende et passa sous la juridiction des archevêques de Narbonne.

En 1600, les religieux s'associèrent sans permission ni formalité à la Congrégation des Bénédictins Exempts et cela a subsisté jusqu'à la Réforme.

 

L'abbaye a toujours été fort riche pendant le cours de plusieurs siècles. Les biens de l'abbaye se sont dissipés avec les guerres civiles, usurpés par les seigneurs voisins, puis les Huguenots  pillèrent l'abbaye. Vint ensuite la vente de biens pour la libération de François 1er en 1526. L'abbaye était devenu pauvre est ne possédait que sept fiefs nobles, dont les revenus étaient de 4400 livres, somme partagée entre l'abbé, les religieux et payer les charges qui s'élevaient à 1200 livres.

Après 1526, le monastère est alors dans un état lamentable d'abandon, les religieux faisaient la fête et dansaient avec des femmes dans la salle de l'abbaye. Le jeu, la chasse, la bonne chère occupaient presque tout leur temps. Le service divin ne se faisait plus ou avec une rapidité scandaleuse.

Tout au long du XV ème siècle, elle subit le démembrement de son patrimoine foncier, d'où des problèmes économiques accentués par les Guerres de Religion dans la deuxième moitié du XVI ème siècle.

En 1600, le monastère est affilié à la congrégation des Bénédictins Exempts.

En 1705, Henri-Antoine de la Fitte Maria fut nommé abbé à Saint Polycarpe il n'avait que 25 ans, il était né à Pau de parents Calvinistes et avait étudié à Paris en Droit Canon. Quand il arriva dans son abbaye de Saint Polycarpe, elle était dans un tel délabrement qu'il n'y put s'y loger, il trouva pension à Limoux. Et les moines menaient toujours joyeuse vie. L'abbé à l'intention d'entreprendre alors, non sans mal, une réforme sur le modèle de Trappe : une très grande austérité de vie, prédominance à l'oraison.

Cet abbé, zélé pour la discipline, mais imbu des idées jansénistes, fit eu vain de longs efforts pour changer les mœurs des religieux habitués depuis longtemps au relâchement. Ses conseils furent rejetés et le règlement qu'il proposa n'eut d'autre accueil que le mépris.

Il reprit en main les religieux qui s'étaient égarés de leur sacerdoce. Il mit sur pied un règlement selon les règles strictes de Saint-Benoît qu'ils devaient suivre à la lettre.

La rigueur était telle qu'elle effraie bon nombre de postulants.

 

L'abbé de la Fitte Maria avait assemblé plusieurs élèves, auxquels il imposa une austérité si forte que la majeure partie de ces novices mourut avant d'avoir fait profession.

Les moines ne mangeaient jamais d'œufs, ni de poisson, encore moins de la viande, à moins que l'on ne fut malade, ils étaient végétariens. Les religieux étaient toujours ensemble, mais ils ne se parlaient jamais. Ils se levaient à deux heures du matin, couché à vingt heures. Prières, études, méditations, chants, messes, offices, lectures, travail, ainsi étaient rythmées les journées. Après avoir lu en détail les règles très dures de la vie monastique selon Saint-Benoît auxquelles les religieux étaient soumis à Saint-Polycarpe à cette époque, cela défie l'entendement, pour le commun des mortels.

Les religieux qui décédaient, étaient ensevelis avec leurs habits de la religion, sans cercueil, sans suaire, le visage seulement couvert du capuchon et les bras l'un sur l'autre en forme de croix et on recouvrait le corps de terre. Ils avaient coutumes d'avoir toujours une fosse ouverte.

 

Les religieux étaient enterrés dans le cloître jusqu'en 1724, où fut créé un cimetière à côté de l'église.

En 1713, l'abbaye est une fois de plus soumise à la juridiction de l'archevêque de Narbonne ; une nouvelle communauté se constitue mais elle est bientôt accusée de jansénisme.

C'est sous l'abbatial de l'abbé Maria que se propagent des clameurs, des calomnies de la part des Capucins de Limoux contre le monastère de Saint Polycarpe. De faux frères religieux se glissent parmi les moines du monastère pour faire office d'espions.

Contrairement à une idée reçue, à cette époque des religieux mourraient jeunes, du fait de la dureté de cette vie monacale austère comme en témoigne les archives, vu le traitement qu'on leur infligeait, les jours de jeun et les carences en nourriture. Pour certains leurs derniers jours sur terre sont décrits dans les textes, recevant des soins précaires, l'issue fatale était inévitable. Les moines succombaient jeunes à cet excès de pénitence. Le nombre anormal de décès à Saint Polycarpe jeta la suspicion sur le monastère.

 

Voici une liste partielle de frères morts à Saint Polycarpe, cela peut intéresser les généalogistes :

Le frère Maur de son vrai nom Louis Mas décédera le 15 août 1717, il avait 25 ans.

Le frère Palémon de son vrai nom Ignace Lombard décédera d'une maladie du poumon le vendredi 7 janvier 1718, il avait 21 ans.

Le frère Hilarion de son vrai nom Joseph Gaïchier qui venait de Roquefeuil (Aude) décédera le 13 octobre 1720, il avait 23 ans.

Le frère Guillaume de son vrai nom Raimond Martre de Niort (Aude), décédera le 22 janvier 1721, il avait 28 ans.

Le frère Joseph de son vrai nom Jean Bedés qui venait de Pépieux diocèse de Narbonne, décédera le 30 septembre 1721, il avait 30 ans.

Le frère Pierre de son vrai nom Pierre Pélofi qui venait de Comus (Aude), décédera le 4 mai 1722.

Le frère Antoine de son vrai nom Antoine Francouat de Limoux, décédera le 18 juillet 1722, il avait environ 34 ans.

Le frère Gérard de son vrai nom joseph Gérard de Pamiers, décédera le 30 novembre 1722, il avait 37 ans.

Le frère Basile de son vrai nom Guillaume Panebeuf de Toulouse, décédera le 17 mars 1723, il avait environ 25 ans, il fut inhumé dans le cloître auprès de frère Gérard.

Dom Jean-Baptiste décédera le 11 février 1724 appelé  auparavant Séraphin de Saint Jean-Baptiste prêtre religieux de l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel.

Le frère Pierre de son vrai nom Pierre Aldiguier de Miraval décédera le 5 mars 1724, il avait environ 24 ans.

Le frère Agathon de son vrai nom Charles Rouffac de Carcassonne décédera le 28 juin 1724, il avait environ 28 ans.

Dom Maur décédera le 9 novembre 1724 appelé  auparavant Lambert de Saint-François prêtre religieux de l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel.

Le frère Benjamin de son vrai nom Jean Isart de Cucugnan, décédera d'une angine de poitrine le 14 janvier 1725, il avait 18 ans et 3 mois.

Le frère Jean Climaque de son vrai nom Jean Anne de Nègre de Niort (Aude) entré au monastère en décembre 1714, décédera le 21 avril 1725.

Le frère Jean de son vrai nom Jean Foulquié de Belcaire (Aude) décédera le 3 mai 1725.

Le frère Macaire de son vrai nom Pierre Catasse ou Cataffe de Caux, décédera le 24 novembre 1725, il avait 42 ans.

Le frère Moyse de son vrai nom Salomon Bury de Saint-Laurent-les-Macon, décédera le 11 décembre 1725, il avait 22 ans.

Le frère Siméon de son vrai nom Jacques Caverivière de Saint-Polycarpe, décédera le 27 décembre 1725, il avait 29 ans.

Le frère Pierre de son vrai nom Pierre Flandry de Routier décédera le 4 avril 1726.

Le frère Antoine de son vrai nom Antoine Dardé d'Alet décédera le 28 avril  1726, il avait 53 ans.

Le frère Bernard de son vrai nom Marcellin Gerbié décédera le 9 juin 1726.

Le frère Michel de son vrai nom Michel Floréne de Montigny décédera le 25 novembre 1726, il avait 44 ans.

Le frère Pierre de son vrai nom Pierre Maury d'Alet décédera le 26 avril 1727, il avait 36 ans.

 

On voit dans les registres, que depuis la réforme jusqu'en 1741, c'est-à-dire pendant environ vingt six ans, il est mort à Saint Polycarpe trente sept religieux et quatorze novices, parmi lesquels il y a eu environ douze prêtres.

Beaucoup de postulants à la prêtrise, renonçaient parce que les austérités et le silence perpétuel imposé étaient au-dessus de leurs forces.

Tous ses frères décéderont sous l'autorité de l'abbé Maria réformateur du monastère qui mourra à son tour le 4 mars 1728 à l'âge de 48 ans et 10 mois. Il souffrit le martyre pendant 2 ans avant sa mort de sciatique aigue et de rhumatismes. Il avait dirigé l'abbaye de Saint Polycarpe pendant 23 années. Il eut des obsèques en grande pompe, il était considéré comme un Saint, il fut enterré le 5 mars dans le cimetière du monastère, au pied de la croix du côté de la grande porte.

La liste des Frères Religieux décédés au monastère est longue. Il est inconcevable pour le commun des mortels, qu'une communauté au nom de je ne sais quelle spiritualité puisse s'autodétruire par des privations, une vie très austère et la solitude pour la recherche de Dieu. Les règles du monastère à cette époque, dépasse l'entendement, beaucoup de Novices et de nouveaux Frères venus d'autres abbayes renoncèrent.

Saint Polycarpe 011  Saint Polycarpe 012

A gauche, une vue sur le village avec l'abbaye de Saint-Polycarpe. A droite, le chevet de l'église de la Purification, ancienne abbatiale Notre-Dame du monastère  (cliquez sur les photos pour agrandir).

La partie supérieure était le pigeonnier du monastère.

Saint Polycarpe 020L'abbaye de Saint-Polycarpe côté Est

 

Le successeur de l'abbé Maria sera l'abbé Bécherand.

Le révérend père Dom Arsène sera le prieur du monastère de Saint Polycarpe, nommé en 1721, mais il décédera peu de temps après, le 7 novembre 1729 à l'âge de 39 ans, de son vrai nom Joseph Calmés de Montazels (Aude).

Les archevêques de Narbonne n'ayant pu obtenir des religieux de Saint-Polycarpe la rétractation des doctrines jansénistes, la destruction de la communauté fut prononcée et les biens passèrent au séminaire de Narbonne dirigé par les pères Lazaristes.

 

Il y eut des "affaires" à Saint Polycarpe, comme ce vol en 1726, commis par un nommé Claude de Bar-le-Duc qui suivait les exercices du monastère, c'était un moine défroqué depuis dix ans, appelé frère Hidulphe. Il déroba neuf cent livres et une montre ; arrêté à Carcassonne, il fut condamné à être marqué aux fers rouges et aux galères perpétuelles, mais l'abbé de Saint Polycarpe, empêcha qu'il ne fût condamné à mort. Un autre vol de cent quatre vingt livres en 1729, commis par le frère Placide secrétaire du Chapitre, il s'échappa et on n'entendit plus parler de lui.

Des novices qui devaient se repentir, subissaient des humiliations devant la communauté assemblée du monastère.

En 1741, le monastère eut l'interdiction de recevoir des Novices.

Entre 1740 et 1742, des affaires scandaleuses de vexations rendues publiques par deux frères de Saint Polycarpe et des refus de signer le "Formulaire" de soumission à l'Église contenant des règles qui n'étaient pas celles pratiquées à Saint Polycarpe. L'archevêque de Narbonne monseigneur de Crillon, rendit visite à Saint Polycarpe le 14 avril 1741, pour interroger l'abbé et les frères que refusaient de se plier aux nouvelles règles de l'Église. L'archevêque considéra que cette vie austère pratiquée au monastère de Saint Polycarpe était professée avec trop de zèle jusqu'à souffrir le martyre. A la fin de l'interrogatoire, tous les moines avaient refusé  de signer ce Formulaire, l'archevêque regagna Limoux en colère et considéra tous les frères de Saint Polycarpe comme des rebelles à l'Église. Il rédigea un procès verbal de sa visite qui envoya au roi. Entre temps, l'abbé de Saint Polycarpe écrivit au pape Clément IX qui les écouta favorablement, sur quoi, Louis XIV autorisa le monastère de Saint Polycarpe à continuer à suivre leurs règles.

L'archevêque monseigneur de Crillon, laissa le monastère dans le besoin, cette guerre au sein de l'église dura des années encore. La communauté du monastère sollicita quelques évêques acquis à leur cause, des lettres de 1747 en témoigne, pour leur demander des dons.

L'archevêque monseigneur de Crillon mourut en 1752, monseigneur de la Roche-Aimon lui succéda en 1753.

Un Brevet du roi daté du 17 janvier 1756, pour unir les biens de Saint Polycarpe au séminaire de Narbonne fut proclamé. Les religieux enverront un mémoire à la Cour et consulteront des avocats à Paris pour défendre leurs intérêts. Des calomnies se répandent à la Cour contre ce saint monastère. La doctrine suivit au monastère en était toujours la cause et mettait en danger la vie des moines.

Saint Polycarpe 019

Le chevet de l'église de la Purification de Saint-Polycarpe avec à droite le cimetière.

Saint Polycarpe 030  Saint Polycarpe 02

A gauche, le chevet de l'église avec le pigeonnier à six faces de l'abbaye dans la partie supérieure, du pur art Roman.

A droite, mur du chevet de l'église de Saint-Polycarpe en appareillage à bossage, il semblerait que cette partie avait aussi une vocation défensive. 

Des bandes lombardes ornent l'extérieur de l'abside éclairée par trois fenêtres plein cintre. (cliquez sur les photos pour agrandir)

Saint Polycarpe 036Une vue Nord-Est de l'église de Saint-Polycarpe

Le 27 février 1758, le nouvel archevêque viendra rendre visite au monastère, interrogea à son tour pour comprendre l'obstination de ces moines, et ensuite, jusqu'en 1771, il ne se passa rien de troublant à Saint Polycarpe.

Des frères commencèrent à quitter le monastère pour aller se réfugier dans d'autres sanctuaires de la région, comme l'abbaye de Saint-Hilaire, et l'abbaye de Lagrasse.

Il restait à cette époque très peu de moines pour satisfaire les obligations du monastère et le roi prit une décision irrévocable.

Le 14 août 1771, le roi louis XV, donna Lettres Patentes datées de Compiègne, pour l'extinction totale du monastère de Saint Polycarpe. Dans les lettres, le roi stipule, qu'une pension viagère sera versée aux religieux, que l'église du monastère sera conservée, hormis les lieux claustraux et bâtiments dépendants du monastère d'un entretien onéreux,  seront vendus. Ces Lettres Patentes sont enregistrées au Parlement de Toulouse le 11 septembre 1771.

En novembre 1771, l'hôpital général de Limoux se saisit de la bibliothèque du monastère et en vertu d'un arrêt du conseil d'État, les titres de propriété, les baux et papiers concernant les biens du monastère.

Il ne restait dans le monastère qu'une poignée de frères en 1771.

Pendant toute l'année 1772 le frère Dom Pierre fit de la résistance,  multipliant les recours, décrets, procédures, lettres aux archevêques.

Peu de temps après, le 6 avril 1773, un moine de 71 ans, resté seul au monastère, Dom Pierre Valés se fait assassiner alors qu'il allait à l'église vers deux heures du matin pour y dire son office. On lui avait crevé les yeux  et porté plusieurs coups meurtriers à la tête. C'est le jardinier et trois associés qui commirent cet attentat contre leur bienfaiteur. Ce meurtre avait-il été commandité, on ne sut jamais. Les assassins furent arrêtés et roués vifs.

Cette procédure sanglante mit fin à la destiné du monastère de Saint Polycarpe. La vie des religieux de Saint Polycarpe, si opposée et si terrible à la nature a été néanmoins naturelle à la Foi, penseront certains. Ils aimaient les souffrances, parce qu'ils éprouvaient qu'en renonçant aux délices de la chair, ils acquéraient celles de l'esprit. Mais cette vie très dure de pénitence si austère n'est pas faite pour tous ceux qui vivent dans le monde.

 

A la Révolution il y eut le morcellement,  de l'abbaye de Saint-Polycarpe et de ses dépendances. Ces biens et les droits y attachés furent vendus par adjudications publiques les 18 janvier, 22 mars et 23 août 1791.

Le 13 juillet 1891, un incendie détruit une grande partie des bâtiments.

De l'ancien monastère de Saint-Polycarpe seule l'église, autrefois abbatiale, aujourd'hui paroissiale, reste debout : seule elle a résisté aux ravages du temps et de la main destructrice de l'homme. Tout le reste a disparu.

plan 01 de l'abbaye Saint Polycarpe

Plan d'ensemble de l'abbaye reconstitué d'après les textes anciens et d'après des gravures du XVIII ème siècle

plan 04 vue de l'abbaye Saint Polycarpe

 

DESCRIPTION DE L'ABBAYE DE SAINT-POLYCARPE

 

En 1715, autour de l'abbaye il y avait une trentaine de maisons pauvres, l'abbaye était formée de quatre grands corps de bâtiments qui étaient disposés en carré, formant le cloître pavé de briques. Au milieu du cloître il y avait un puits fournissant l'eau pour la cuisine.

Le premier bâtiment côté Nord c'était l'église, grande salle voûtée pavée de briques au sol, avec deux petites chapelles, le chœur de la nef était séparé par une grille de fer. Devant la grande porte de l'église, il y avait une tour qui servait de clocher avec une seule cloche. Au-dessus de l'église, il y avait une galerie où les religieux faisaient sécher le linge.

Le second bâtiment à l'Est, comprenait le Chapitre qui était voûté en pierre de taille, la pièce où étaient rangés les outils pour le travail, la cuisine et le réfectoire.

Le troisième bâtiment au Sud, était l'appartement abbatial, comprenant une grande pièce spacieuse, une grande chambre et un cabinet, dans la partie supérieure, il y avait des greniers, le dortoir et l'infirmerie des Frères convers et au-dessous des granges.

Enfin, le quatrième bâtiment situé à l'Ouest, comprenait la pièce de exercices, une grande bibliothèque, l'infirmerie et l'apothicairerie. A l'étage, il y avait le dortoir des religieux et une salle au fond ouverte par une arcade sans porte, destinée à apprendre le plein chant (chant sacré a cappella). Outre cela, il y avait aussi l'appartement des étrangers qui se trouvait en entrant dans le monastère.

Les bâtiments d'après les écrits, avaient des murs énormes. Tout avait dans le monastère un air d'antiquité et portait au recueillement, car tout était dans la simplicité.

Les religieux avaient construit un bel aqueduc qui transportait les eaux dans un grand bassin de pierre, où les religieux faisaient leur lessive. Il y avait quatre ou cinq jardin qui entouraient le monastère et qui étaient arrosés par les eaux de l'aqueduc.

Saint Polycarpe 057 gravure du XVIII eme

Gravure de l'abbaye de Saint-Polycarpe du XVIII ème siècle

Saint Polycarpe 015  Saint Polycarpe 01

La tour-porche ou clocher-porche servait de clocher avec son toit pyramidale, les murs de la tour font 1,30 m d'épaisseur (cliquez sur les photos pour agrandir)

On pénètre dans l'église par ce clocher-porche formant narthex éclairé à l'étage inférieur par un oculus.

Saint Polycarpe 05

Une vue Sud Est de l'abbaye de Saint-Polycarpe en automne

plan 03 de l'église Saint Polycarpe

 

Saint Polycarpe 014L'intérieur de l'église de la Purification de Saint-Polycarpe

 

L'ÉGLISE DE LA PURIFICATION

 ancienne abbatiale Notre-Dame du monastère

 

Il faut situer la construction de l'église actuelle au XI ème siècle. De style roman fortifié, l'église est massive, peut ornée extérieurement. C'est avec deux devants d'autel préromans, l'unique témoin de l'ensemble abbatial. Précédée d'un clocher porche aux murs de 1,50 mètres d'épaisseur, la nef fut couverte postérieurement d'une voûte d'arêtes.  Trois groupes de quatre arcs entre lésènes décorent le chevet. L'abside et murs gouttereaux furent surélevés à une époque indéterminée. Au Sud il y a une galerie ouverte abritant un pigeonnier.

Le vestibule d'entrée contient l'escalier vertigineux qui mène au clocher. Les voûtes de l'église sont décorées de fresques romanes mis au jour récemment. Ce décor mural représente l'Apocalypse de saint Jean avec : les sept Églises d'Asie sur la voûte de la deuxième travée, anges, adoration de l'Agneau par les vingt quatre vieillards.

L'appartement abbatial, qui fut détruit par un incendie le 13 juillet 1891. Il ne reste que les murs, à l'un desquels on voit encastrés les robustes montants d'une grande cheminée en pierre. On aboutissait à ce local par un beau perron.

Le retable baroque date du XVIII ème siècle et la toile de François de Saissac représentant "la présentation de Jésus au temple" date de 1650. Il y a aussi deux toiles d'Anet Auriac représentant "les trois Marie au tombeau" datant de 1665 et "le Christ en croix entre St-Polycarpe et St-Benoît" datant de 1659.

Le maître-autel, retable et tabernacle en bois polychrome et doré datent du XVII ème siècle.

Saint Polycarpe 040

Comme c'est l'usage à l'époque romane dans le Languedoc méditerranéen l'église comporte une nef unique comprenant trois travées de 6,00 m de long sur 6,80 m de large et terminée par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four.

Saint Polycarpe 032

Il n'y a pas de transept, mais seulement un choeur droit étroit correspondant à l'arc triomphale.

Des voûtes sur doubleaux s'élancent sur une hauteur de 10,40 m.

Saint Polycarpe 033Tribune en bois située au-dessus de la porte donnant dans le clocher-porche

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Chapelle de la Vierge de l'église de Saint-Polycarpe, qui se trouve à gauche de la nef.

Ces chapelles se composent seulement d'un autel appliqué aux murs sous des arceaux pratiqués dans l'épaisseur de la maçonnerie.

Ces deux autels méritent une attention, car ce sont eux qui confirment l'époque de la construction de l'église.

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Détails de l'autel de la chapelle de la Vierge de l'église de Saint-Polycarpe

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Toile d'Anet Auriac (1665) représentant les trois Marie au tombeau

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Détails de la chapelle de la Vierge de l'église de Saint-Polycarpe

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Autre photo de la chapelle de la Vierge de l'église de Saint-Polycarpe

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Autel de la chapelle de la Vierge, croix pattée, accompagnée des lettres grecques A et Ω pour indiquer que Jésus-Christ est le commencement et la fin.

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La nef est constituée de voûtes d'arêtes domicales, fréquemment utilisé par les constructeurs romans en Occident dés la fin de l'époque carolingienne.

C'est à dire que les arêtes des voûtes sont bien visibles au départ puis elles s'estompent pour se refermer en coupole.

Statue de Jeanne d'Arc la sainte catholique se trouvant à droite du choeur de l'église, béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Il existe plus de 20 000 statues de Jeanne d'Arc en France et à l'étranger.

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Peintures à la détrempe (XII ème et XIII ème siècles) représentant des scènes de "l'Apocalypse" de Saint-Jean. Sous la voûte de la deuxième travée, cela représente,  les sept églises d'Asie accompagnées de leurs anges.

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Zoom sur ces peintures murales de la voûte.

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Voûte de la troisième travée, les peintures représentent, l'Agneau adoré par les vingt-quatre vieillards.

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Chapelle Saint-Joseph de l'église de Saint-Polycarpe qui se trouve à droite de la nef, y a t'il eu inversement de statues ?

A droite, fauteuil Louis XIII.

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Détails de l'autel de la chapelle Saint-Joseph de l'église de Saint-Polycarpe

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Détails de l'autel de la chapelle Saint-Joseph de l'église de Saint-Polycarpe.

Ces ornementations ressemblent beaucoup aux entrelacs mérovingiens.

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Autre photo des détails de l'autel de la chapelle Saint-Joseph de l'église de Saint-Polycarpe.

On remarque, sur la face principale du pédicule, de gracieux entrelacs et sur l'arrière-plan, à droite et à gauche, des arcades cintrées ou portes simulées, reposant sur des colonnes cannelées, ornées de torsades et de quelques oiseaux becquetant des épis ou des grappes de raisins.

Le fronton présente un bas-relief, taillé en éventail et des tresses effilochées à leurs extrémités garnissent les tympans.

plan 02 de l'église Saint Polycarpe

Croquis des deux autels des deux chapelles de Saint-Polycarpe réalisés en 1779

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A gauche, icone de Saint-Polycarpe réalisée en Grèce, don fait à l'église en 2007. A droite, toile d'Anet Auriav (1659) représentant Jésus-Christ en croix entre Saint-Polycarpe et Saint-Benoît (cliquez sur les photos pour agrandir)

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Le choeur avec son maître autel en marbre rouge et blanc de Caunes-Minervois

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Zoom sur le choeur avec son maître autel

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Retable du maître autel et tabernacle en bois polychrome et doré datant du XVII ème siècle.

Le rétable en bois doré, placé actuellement sur l'autel, provient de l'ancienne église paroissiale de Saint-Polycarpe.

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Sous le maître autel, le trésor de l'église, de chaque côté, les chefs reliquaires de Saint-Benoît  et de Saint-Polycarpe.

Ces bustes sont en feuilles d'argent et de cuivre doré repoussées. Les cranes s'ouvrent et le buste mitré porte autour du cou un sautoir agrafé par un fermoir aux armes de l'abbaye.

Au centre, monstrance reliquaire à cylindre horizontal (contenant des reliques) soutenu par deux anges datant du XIV ème siècle, l'ensemble est recouvert d'un tissu de soie du VIII ème siècle.

Cette châsse est connue sous le nom de la Sainte-Épine, en souvenir probablement d'une portion d'épine de la couronne du Christ qui y aurait été renfermée.

Saint Polycarpe 043Autre belle photo  du retable du maître autel et tabernacle en bois polychrome et doré datant du XVII ème siècle.

 

Excepté les vases sacrés et les châsses, il n'y avait point d'argenterie au monastère. Les ornements étaient de laine. Le lutrin, les stalles du choeur au large dossier et en chêne, style Louis XIII, dont quelques-unes existent encore, sont en parfait état d'entretien.

Sous l'autel, se trouve le trésor de l'église, constitué des chefs reliquaires de Saint-Benoît et de Saint-Polycarpe, monstrance reliquaire à cylindre horizontal soutenu par deux anges datant du XIV ème siècle, le tissu de soie de l'aménagement intérieur date du VIII ème siècle.

Sous la petite travée du chœur se trouvent,  les chapelles de Saint-Joseph, à droite du côté de l'épître et de la Sainte-Vierge, à gauche du côté de l'évangile. Ces chapelles se composent seulement d'un autel appliqué aux murs sous des arceaux pratiqués dans l'épaisseur de la maçonnerie. Ces deux autels méritent toute notre attention, car ce sont eux qui confirmeront l'époque de la construction de l'église. Ils se composent d'une simple dalle de pierre, supportée par un pédicule central. A l'autel de Saint-Joseph on voit sur la face principale du pédicule, de gracieux entrelacs et sur l'arrière-plan, à droite et à gauche, des arcades cintrées ou portes simulées, reposant sur des colonnes cannelées, ornées de torsades et de quelques oiseaux becquetant des épis ou des grappes de raisins. Le fronton présente un bas-relief, taillé en éventail et des tresses effilochées à leurs extrémités garnissent les tympans.

L'autel de la Sainte-Vierge diffère du précédent quoique dans le même genre. Sur la face de devant du pédicule on remarque une croix pattée, accompagnée des lettres grecques A et Ω pour indiquer que Jésus-Christ est le commencement et la fin. Sur les arrière-plans figurent aussi de gracieux entrelacs dont les vides sont garnis de croix et qui se terminent par des effilochages échevelés. Ces ornementations ressemblent beaucoup aux entrelacs mérovingiens.

Le chœur était séparé de la nef par une grille en fer, mais la porte était en bois, surmontée d'un Christ peint en couleur de chair morte, tout à fait frappant. Dans la travée du fond, du côté de l'épitre, se trouvait une petite porte romane qui faisait communiquer l'église avec l'abbaye. Elle a été fermée après le meurtre du dernier religieux en 1173 et dans son embrasure on a logé le confessionnal.

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Dans le clocher-porche se trouve, un remarquable escalier hélicoïdal donnant accès à un intéressant mécanisme du XVIII ème siècle de l'horloge.

A ce même étage, on découvre la charpente de bois du clocher (voir les photos ci-après) et on peut aussi apercevoir la galerie séchoir.

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Escalier hélicoïdal du clocher-porche de l'église de Saint-Polycarpe

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La charpente de bois du clocher

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Autre photo de la charpente de bois du clocher

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Croix se trouvant dans une niche située à droite du porche de l'église

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Croix ancienne au pied du mur de l'église de Saint-Polycarpe

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Le petit cimetière de Saint-Polycarpe situé au Nord Est du monastère

Classé Monument Historique le 22 juillet 1913.

Il y eut deux restaurations, la nef en 1972 et la tour-clocher en 1994.

Petite précision, les vestiges de l'abbaye et l'aqueduc relèvent actuellement du domaine privé.

 

Comme à l'accoutumer, voici quelques photos anciennes du village et de l'abbaye de Saint-Polycarpe :

Saint Polycarpe 207 en 1910

Une vue du monastère de Saint-Polycarpe en 1910

Saint Polycarpe 209 en 1910

Une vue générale du village de Saint-Polycarpe en 1910

Saint Polycarpe 210 en 1910L'avenue de Limoux à Saint-Polycarpe en 1910

Saint Polycarpe 206 en 1910L'abbaye de saint-Polycarpe en 1910

Saint Polycarpe 208 en 1910Une vue de l'église et les ruines de l'abbaye de Saint-Polycarpe en 1910

Saint Polycarpe 205 centre du village en 1950L'entrée du village de Saint-Polycarpe en 1950

Saint Polycarpe 204 centre du village en 1950Le centre du village de Saint-Polycarpe en 1950

Saint Polycarpe 211 en 1950L'aqueduc de l'abbaye de Saint-Polycarpe en 1950

Saint Polycarpe 201 en 1930Voici le trésor qui se trouve aujourd'hui sous l'autel de l'église de Saint-Polycarpe, photographié ici en 1930

Saint Polycarpe 202 église en 1950  Saint Polycarpe 203 croix en 1950

Voici deux photos de 1950, à gauche, le clocher-Porche de l'église de Saint-Polycarpe et à droite, la croix se trouvant près du porche de l'église (cliquez sur les photos pour agrandir)

 

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C
salut ,je suis parent avec beaucoup de ces pauvres bougres ,jacques caverivière était un de mes oncles ,qu'ils reposent en paix dieu existe t'il ? merci pour eux de ne pas les oublier !<br /> caerivère
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0
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H
Séduite par les détails de la description , je programme cette sortie pour les jours prochains .<br /> J'attends avec impatience d'autres articles aussi précis.<br /> Merci
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A
que de détails intéressants
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C
magnifique reportage qui beaucoup plu !! a +
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C
magnifique exposé d un amoureux de sa region !!!
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Y
<br /> Bonjour Jean Pierre,<br /> <br /> <br /> Je suis venue à Saint Polycarpe jeudi dernier (29/01/15) pour faire une reconnaissance de randonée. Comme j'étais en avance, j'en ai profité pour entrer dans l'abbaye...<br /> <br /> <br /> Quel endroit magnifique ! et cet escalier ! je n'ai pas osé monter (je portais déjà mes chaussures de rando), mais je suis restée sidérée devant son architecture. Et que dire des peintures du<br /> plafond de l'église ! C'est trop beau.<br /> <br /> <br /> Je reviendrai toute seule pour tout visiter à fond (abbaye et village). Mes amis randonneurs ne partagent pas tous mon amour des vieilles pierres, hélas.<br /> <br /> <br /> Surtout continuez, votre blog est super. Merci.<br /> <br /> <br /> Y.<br /> <br /> <br />  <br />
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J
<br /> Encore une fois, félicitations pour ton site qui nous<br /> fait toujours découvrir des richesses méconnues de ce coin de France.<br /> Remarquable article ,notamment, sur Saint-Polycarpe, fort bien documenté<br /> et illustré concernant la fabuleuse histoire de son monastère.<br /> Je partage entièrement ton opinion sur les excès de sévérité de la vie monacale dans ce monastère. Jean<br />
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N
<br /> Très interessant reportage sur ce monastère et son église. J'ai particulièrement aimé l'escalier hélicoïdal et les fresques.<br />
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