MONTAILLOU situé dans le Pays d'Alion en Ariège naturel et sauvage (haut plateau d'une altitude moyenne de 1200 m), constitué principalement de 4 petits villages : Prades et Montaillou en terre ariégeoise, Comus et Camurac en terre d'Aude. Le petit ruisseau de la Courme du Moulin (affluent de l'Hers) coupe en deux ce haut plateau et sert de limite aux deux départements Ariège et Aude le Pays de Sault.
Panorama vu des hauteurs de Montaillou vers l'Est direction Camurac, dommage il ne faisait pas beau pour un 20 août 2008
Entrée du village et les studios de Radio Montaillou, au sommet , les restes du donjon.
Altitude 1280 m, ce tout petit village compte seulement une quinzaine d'habitants, mais qu'elle village !
Il a une riche histoire cathare, que je vais essayer de vous résumer :
Montaillou possédait un château féodal dressé sur un mamelon, en haut du village, sur un emplacement privilégié d'où l'on pouvait contrôler les chemins reliant le Pays de Sault au Sabarthès (par les cols des sept frères et de marmare) et celui reliant le Pays d'Olmes au Donnezan (par Comus et les cols de Balaguès et de Pailhères).
Au premier plan l'entrée du village de Montaillou et au fond Camurac direction Quillan
Le château de Montaillou, bâti par les seigneurs d'Alion originaires du Pays de Sault vers la fin du XIIe siècle, ils dépendaient des comtes de Barcelone.
En 1209, les d'Alion furent dépossédé de leurs biens pour désobéissance et ce sont les Comtes de Foix qui se chargèrent notamment des territoires de Prades et Montaillou. Cela pourrait expliquer en partie la soumission "diplomatique" de Bernard d'Alion au chef des Croisés : Simon de Montfort. La position prise par Bernard d'Alion était à l'opposé de celle des Comtes de Foix, qui eux, combattirent les croisés jusqu'en 1229.
Il faut cependant noter que Bernard d'Alion malgré sa soumission fut un allié actif du catharisme en hébergeant, par exemple dans les années 1230, l'évêque cathare du toulousain : Guilhabert de Castres.
Sceau de raymon VII Comte de toulouse 1197-1249
Cette période de brouille entre les lignages de Foix et d'Alion prirent fin à l'occasion du mariage de Bernard d'Alion avec Esclarmonde (cathare et sœur du Comte de Foix Roger Bernard II) en 1236.
Bernard d'Alion et Arnaud d'Usson, en tant que sympathisants, accueillirent sur leurs terres, des cathares persécutés et aidèrent de diverses manières les résistants au Roi de France et à l'Église catholique, qu'étaient les principaux chefs religieux cathares installés à Montségur. La résistance à Montségur dura 14 ans et en 1243, les croisés assiégèrent la place qui se rendit après 10 mois de lutte. De nombreux hérétiques trouvèrent dans les forêts du Pays d'Alion, un abri sûr , contre le tribunal inquisitorial.
Bernard d'Alion étant condamné par l'Inquisition en 1258 pour sa participation à l'hérésie cathare, le château revint alors au père de son épouse Esclarmonde, Roger IV de Foix, comte de Foix
Bernard d'Alion fut jugé par le tribunal inquisitorial et brûlé près de la Cathédrale de Perpignan en 1258. Les familles d'Alion et d'Usson, reçurent, en 1311, de Gaston I de Foix, 100 livres en échange d'Usson, Prades et Montaillou.
Après un peu plus d'un demi siècle, le massacre de la forteresse de Monségur, il persiste en Corbières ainsi qu'en haute Ariège, et notamment à Montaillou à cause de l'isolement du lieu, une communautè gnostique essentiellement encadrée par les "Bons-Hommes" ou parfaits. Les persécutions menées par l'évèque Fournier de Pamiers, et futur Pape, aura bientôt fait d'éradiquer cette poche d'hérétiques.
En 1308, à Montaillou, une rafle fut organisée par Geofroy d'Ablis, alors inquisiteur de Carcassonne. Il fit emprisonner les adultes et leur extirpa lors des interrogatoires des dépositions qui servirent à Jacques Fournier évêque de Pamiers, grand inquisiteur organisateur d'un tribunal inquisitorial efficace et zélé qui lui permit d'accéder à son élection papale à Avignon sous le nom de Benoit XII.
De 1318 à 1325, le tribunal dirigé par Jacques Fournier a instruit le procès de 114 personnes accusées d'hérésie cathare par l'Inquisition. Parmi elles 28 accusés sont du pays d'Aillou (3 de Prades et 25 de Montaillou). Le résultat de ces enquêtes est un témoignage précieux sur les personnalités, les moeurs et les coutumes des Montallionois, consigné minutieusement par Jacques Fournier en plusieurs volumes. Un des ces volumes est au Vatican et a été publié par J Duvernoy en 1965.
C'est à partir de ce document qu'Emmanuel Leroy-Ladurie a écrit son ouvrage intitulé "Montaillou, village occitan".L'auteur se servit après étude des minutes du tribunal inquisitorial de Pamiers pour présenter les registres d'inquisition qui préparèrent la condamnation des habitants restés fidèles au catharisme. Ce livre dés sa parution en 1975 eut un énorme succès et a fait connaître Montaillou dans le monde entier, il a été vendu à plusieurs millions d'exemplaires.
En lisant ce livre on est loin des clichés habituels sur le Moyen Age. On y découvre une humanité que l'on ne soupçonnait pas.
La couverture du livre d'Emmanuel Le Roy Ladurie
Les vestiges du donjon sur le site dit du "Castellas"
Le château devient une forteresse de frontière tenue par un châtelain entre le comté de Foix, les terres du roi de France et le royaume d'Aragon.
Ce château de Montaillou démoli après la chute de Montségur, reconstruit peu après puis il fut détruit par un incendie en 1756. Aujourd'hui il ne reste que quelques pans de murs dont la tour carrée dite "le fort"ou "le donjon", les traces de l'enceinte et du fossé qui le protégeait..
L'église romane de Montaillou, Sainte Marie de Carresses
La fontaine près de l'église et la rue montant à la forteresse
Des fouilles archéologiques ont eu lieu à Montaillou
L'eau de source toujours omni présente partout
Le chemin menant à la forteresse
Beaucoup de randonneurs passent à Montaillou, des ânes assurent le portage des sacs à dos
A l'entrée du village sur la droite, les studios de RADIO MONTAILLOU, la plus haute radio des pyrénées !
Mais aussi extraordinaire que cela puisse paraître ce tout petit village d'une quizaine d'âmes, possède aussi une radio locale, une radio FM de pays la plus haute des Pyrénées.
Radio Montaillou a été inaugurée le 23.07.2005.
Les fréquences attribuées étant les suivantes :
Pour l'Aude 107,5 : Pays de Sault Camurac 107,5 – Quillan 104,1 – Chalabre 97,1
Pour L'Ariège 107,5 : Foix 90,7
Pour la Haute Garonne 107,5
Radio MONTAILLOU
Le studio de diffusion
Radio Montaillou a pour mission de maintenir le lien nécessaire entre les habitants des hautes et basse vallées de l'Ariège et de la haute vallée de l'Aude. C'est une radio d'information touristique et culturelle, c'est un média de pays, de services et de proximité. Elle diffuse des musiques et chansons d'hier et d'aujourd'hui où chacun peut trouver son plaisir d'écoute, elle apporte l'information, la culture, l'événement au sein des foyers.
Nous avons profité de l'occasion en août 2008, pour visiter les studios.
Le studio d'interview
Radio Montaillou possède aussi son site Internet www.radio-montaillou.com et vous pouvez partout dans le monde l'écouter via son site en direct, essayez ! vous verrez cela vous permet une écoute parfaite, dans le menu situé à gauche de mon site, cliquez sur le logo de la radio, n'oubliez pas de mettre le son sur votre PC !
A suivre ...