Chers internautes et ami(e)s, vous êtes toujours de plus en plus nombreux à consulter mon site et vous le faites savoir, ce qui n'est pas pour me déplaire, je vous l'avoue. Le nombre des abonnés à la Newsletter, ne cesse de progresser chaque mois qui passe, et je pense qu'à ce train là, le compteur que vous pouvez visualiser en bas de chaque page, affichera plus de 560 000 visiteurs sur ce site d'ici la fin de l'année 2013.
Alors face à ce succès, l'aventure continue ... Je vous propose aujourd'hui, un petit retour vers les Corbières, haut lieu touristique de l'Aude, afin de découvrir le petit village méconnu de Padern situé entre Cucugnan et Tuchan. Je vous souhaite une excellente découverte ...
D'emblée situons le village de Padern dans les Corbières.
Toulouse n'est qu'à 164 km, Carcassonne à 70 km, Béziers à 89 km, Montpellier à 148 km, Narbonne à 73 km et Foix 117 km.
J'oubliai mes amis de Perpignan qui sont à 45 km.
Et pour ne pas perdre les bonnes habitudes, voici quelques extraits de cartes pour plus de précision.
Après avoir réalisé des reportages sur les châteaux de Puylaurens, Peyrepertuse, Quéribus et Aguilar ( voir les Sommaires Menu de gauche), je ne pouvais pas oublier celui de Padern !
Sur celle-ci, vous vous apercevez que le mythique sentier cathare passe à Padern
Blason du village de Padern
Une vue aérienne du village de Padern, les ruines du château féodal dans le cercle rouge
Le village de Padern, cliché pris des ruines du château
PADERN VILLAGE DES CORBIÈRES
Padern se situe sur la route départementale 14 qui relie Cucugnan à Tuchan.
Padern est une commune des Corbières située au pied du Mont Tauch sur la rivière du Verdouble et sur le terroir des Corbières (AOC).
Le village est situé dans un petit vallon au confluent du grand Verdouble et du Torgan, construit en amphithéâtre sur la rive droite du Verdouble, dominé par les ruines d'un château-fort qui donne au paysage un aspect des plus pittoresques.
La rivière du Verdouble qui passe à Padern, se jette dans la Gly, elle a un parcours de 28 km dans le département de l'Aude.
Nous venons de Cucugnan et nous arrivons à Padern par la D14, on aperçoit la forteresse en haut à droite.
Le village de Padern, l'intersection de la D14 avec la D123
Le village de Padern en venant de Tuchan, avec la forteresse qui domine le village
Le village de Padern, rue de l'Affenage (cliquez sur la photo pour agrandir)
Padern côté Est, la rue de l'Affenage
Un château médiéval construit sur les hauteurs du village de Padern sur un piton de roches calcaires, contrôlait le confluent des vallées du Torgan et du Verdouble, chanté depuis par Claude Nougaro. Ce château de Padern est situé sur le Sentier Cathare qui relie la Méditerranée à Foix en Ariège, lieu de randonnées pédestre qui comporte 12 étapes.
Padern (en occitan Padèrn, le "n" final ne se prononce pas). Ses habitants sont appelés les Padernais.
Padern côté Est, la rue de l'Affenage
Le château de Padern vu du Nord-Est, de l'autre côté du Verdouble
Le village de Padern, rue de l'Affenage et la forteresse sur son nid d'aigle
L'origine du nom de Padern était Paterni. La plus ancienne mention de ce nom connue jusqu’à présent qui était : Padernum (en 805).
Le site est occupé depuis la préhistoire, puis les Romains y sont venus exploiter les nombreuses ressources minières de ce terroir regorgeant de minerai ferreux.
Il y avait 308 habitants à Padern en 1793, le plus fort taux de population fut atteint en 1876 avec 579 habitants, il n'est aujourd'hui que de 128 habitants (recensement 2010).
En 1900, il y avait 500 habitants environ, tous étaient cultivateurs et vignerons.
Padern, un endroit propice à la baignade, nommé "l'oeil de mer" sur le Verdouble
Padern, un endroit propice à la baignade, nommé "l'oeil de mer" sur le Verdouble (cliquez sur la photo pour agrandir)
La passerelle enjambant le Verdouble rue San Bitou et le château féodal
LE CHÂTEAU DE PADERN GARDAIT LA MARCHE D'ESPAGNE
Le château de Padern est assez méconnu dans la région, car il n'a pas joué un rôle très important pendant la croisade contre les albigeois, contrairement à ses voisins de Termes, Quéribus ou encore Peyrepertuse.
Ce château de Padern, avec Peyrepertuse, Quéribus et Aguilar se trouvait sur une formidable ligne défensive entre la France et l'Espagne.
On ne connaît pas exactement l'année de sa construction.
Durant la croisade et après la chute de Montségur (1244) et de Quéribus (1255), il abrite les chevaliers en fuite, Chabert de Barbaira et Guillaume de Peyrepertuse. Ils s'en attribuent même la possession du château et il faudra de longues tractations diplomatiques, comme on le verra plus loin.
Aujourd'hui, le château n'est plus que ruines, n'étant pas classé aux Monuments Historiques, le site est totalement délaissé, et son état s'aggrave.
Le château féodal de Padern côté Nord
La première trace écrite de l'existence de Padern dans l'histoire, se passe en l'an 899, où le roi Charles III dit le Simple adresse une charte à Durand, abbé de Sainte-Marie d'Orbieu, une confirmation de la donation de Padern au dit monastère, par le comte Oliba. Idem en l'an 908, où cette même charte est adressée à Witiza nouvel abbé de Sainte-Marie de l'Orbieu à cette époque.
Le roi Charles III cède le territoire de Padern à l'Abbaye de Lagrasse, alors que ce dernier appartenait encore aux Comtes de Toulouse, et non à la couronne de France.
La possession de l'église de Padern est confirmée à l'abbaye de Lagrasse, dés le IX ème siècle par les chartes carlovingiennes.
En septembre 1024, on trouve un acte de délaissement, par Ginabert et ses frères de l'alleu (propriété absolue) de Marcano, Molhet et Padern, qu'ils détenaient injustement, en faveur d'Étienne abbé, et des religieux de Sainte-Marie de Lagrasse.
La face Nord du château au bord du précipice
La fortification est signalée pour la première fois en 1026, et on fait état d'une fortification secondaire (forcia) à Padern à la fin du XII ème siècle, placée sous le contrôle de l'abbaye de Lagrasse.
Au mois d'octobre 1075, dans un plaid entre Pons, abbé de Lézat, et ses voisins, en présence des notables du pays, on abandonna au monastère de l'église Saint-Pierre de Padern, avec ses ornements sacerdotaux et ses dépendances, pour y établir une salvetat et y installer des moines comme desservants.
Qu'était-ce une salvetat au moyen-âge ?
La création des salvetats a précédé de deux siècles celle des bastides ; ces deux institutions parallèles eurent pour but d'appeler ou de maintenir les populations sur un territoire déterminé. On peut définir les salvetats des enceintes, délimitées par des croix, et où, à l'ombre des églises, les paysans trouvaient un asile sûr, et étaient à l'abri des incursions.
Pendant la croisade albigeoise, Chabert de Barbeira, compagnon d'armes d'Olivier de Termes, protecteur des Cathares et seigneur de Quéribus, s'empare de la place avec Guillaume de Peyrepertuse. Après la prise du Quéribus, il négocie sa liberté contre l'abandon des citadelles au roi Louis IX.
Au mois d'août 1248, lettres de Louis IX, au sénéchal de Carcassonne, pour faire restituer à l'abbé et aux religieux de Lagrasse, les lieux de Padern et de Molhet, usurpés par Chabert de Barbeira chevalier cathare (Chabert naît en 1185 au château de l'Alaric).
En décembre 1283, transaction entre le procureur du roi en la sénéchaussée de Carcassonne, d'une part, et le Scindic d'Auger, abbé du monastère de Lagrasse, de l'autre, sur les différents entre eux touchant les châteaux de Padern et de Molhet. Le procureur de roi prétendait que ces châteaux appartenaient à sa majesté, à cause des usurpations de Chabert de Barbeira et de Guillaume Raymond de Peyrepertuse. Cette transaction sera confirmée par lettres du roi Philippe III au mois d'août 1284.
L'Abbaye de Lagrasse récupère donc le château, et en 1284, en devient officiellement propriétaire par une transaction avec le procureur du roi Philippe III de France dit le Hardi, elle en restera propriétaire jusqu'en 1575.
Voici une belle vue aérienne de la forteresse de Padern avec son éperon Nord au premier plan.
Vincent Tournaire, un spécialiste de la photo aérienne, qui a pris cette photo, m'autorise à vous la présenter, car sur celle-ci on distingue très bien les vestiges encore debout et l'agencement des bâtiments.
Un document de 1540 indique que les abbés de Lagrasse avaient le droit de haute, moyenne et basse justice sur les lieux de Padern et Molhet, et percevaient sur ces lieux un revenu de 772 livres en blé, vin, huiles, poules, quête annuelle, etc.
Le 15 janvier 1575, on trouve une adjudication faite par le commissaire subdélégué sur le fait d'une aliénation du revenu du clergé de Narbonne, au seigneur de Vic, de la place et seigneurie de Padern, dépendante de l'abbaye de Lagrasse.
Pour subvenir aux finances du royaume, épuisées par les guerres religieuses, la terre et la seigneurie de Padern fut acquise par la maison de Vic.
C'est dans cette même année, que les reconnaissances du lieu Padern en faveur de Jean-Pierre de Vic, capitaine de Termes, acquéreur de la terre de Padern furent signées.
Pierre de Vic originaire de Catalogne (Gérone), y fait des aménagements en conservant son aspect féodal.
La possession résultant de ces actes fut troublée judiciairement pendant quatre générations.
Pour défendre cette possession Blaise de Vic, quatrième descendant de l'acquéreur de Padern, produira tous les états de frais, dépenses et taxes, afin de se faire indemniser. Toutes ces preuves sont datées de novembre 1578 à 1646.
À la fin du XVI ème siècle, après les guerres de religion, En 1706, les descendants revendront par la suite l'ensemble à l'Abbaye de Lagrasse qui laissera le tout à l'abandon à la fin du XVIII ème siècle.
En effet, le Chapitre de Lagrasse revendiqua le retrait de la terre de Padern, aux termes de la législation féodale. Ce retrait fut opéré par acte du 26 mai 1706 signé par Faure notaire de Lagrasse. Le couvent de Lagrasse reprit possession de Padern moyennant le remboursement aux acquéreurs, la famille de Vic.
LE CHÂTEAU DE PADERN
Le château de Padern sur fond de falaises occidentales de la montagne de Tauch c'est un panorama à voir !
D'après les textes, en 1575 le château n'était qu'une méchante masure. Une description faite par Blaise de Vic lors du rachat par l'abbaye de Lagrasse en 1706, fait état d'une tour carrée de trois étages, avec deux salles basses en voûte, avec un bâtiment irrégulier de cinq ou six polygones. Une courtine au midi rejoint une autre tour carrée à deux étages, dont le premier étage est en voûte qui forme une chapelle dédiée à Saint-Louis. Le château disposait de deux portes successives avec meurtrières. Il y avait un corps de logis à deux étages indépendant des deux tours. Il y avait aussi, une cave avec une prison, une cuisine et arrière cuisine avec sa décharge ainsi qu'une petite écurie pour trois chevaux. Au dessus de la cuisine il y avait trois greniers à grains et un colombier. Le seigneur de Vie occupe le premier corps du logis avec le donjon. Un nouveau bâtiment était en cours de construction prés du donjon mais il n'a jamais été achevé. Dans ce descriptif il est fait mention d'une tour carrée contenant deux pièces unies au donjon de deux étages. Au rez-de-chaussée du donjon, une salle basse, composée d'une petite chambre à l'angle Nord et d'un cabinet. Au premier étage, il y a quatre pièces qui sont des chambres et au deuxième étage il y a aussi trois chambres et un petit cabinet. Le château est borné par une enceinte de murailles avec parapets. Derrière le château a été construit, en maçonnerie, une espèce de puits couvert en voûte, appelé "fontaine" qui est la seule ressource en eau du château.
Un jardin du château se situe prés de la porte de l'église.
Il reste les vestiges d'un mâchicoulis sur contreforts avec accoudoirs qui servait de latrine.
Blaise de Vic a estimé que ce château de Padern avec ses dépendances et ceux de Molhet valaient à l'époque 35000 livres.
Vestiges de bâtiments, l’un carré, l’autre triangulaire et couronné de créneaux.
Une rampe bordée d’un mur de faible épaisseur, s’élève jusqu’à un passage entre ces deux bâtiments.
Le splendide rempart Ouest du château de Padern, aura résisté depuis des siècles
La montée vers la forteresse de Padern
Le village de Padern vu du château, soyez prudent !
Le village de Cucugnan proche de Padern
A gauche, le village de Padern vu du château. A droite, l'enceinte Est du château. (cliquez sur la photo pour agrandir)
Le château de Padern. Toutes les forteresses de l'Aude se trouvent dans un très beau décor !
Même si vous n'aimez pas les "cailloux", vous apprécierez les paysages, les odeurs, le panorama !
QUE RESTE-T-IL DU CHÂTEAU DE NOS JOURS
La forteresse se compose d’un donjon au bord de la falaise, d’une puissante enceinte à l'Ouest et au Sud et d’une défense avancée qui protège la face Nord-Est :
- Côté Ouest il subsiste le mur d’enceinte d’une épaisseur de 1,20m à 1,60m qui est imposant.
- Côté Est, sous le château, on trouve deux vestiges de bâtiments, l’un carré, l’autre triangulaire et couronné de créneaux. Une rampe bordée d’un mur de faible épaisseur, s’élève jusqu’à un passage entre ces deux bâtiments. Le mur d'enceinte crénelé à l'Est domine le village de Padern en contrebas.
- La cour est encombrée d'éboulis de pierre provenant du château, pour accéder dans la cour il faut escalader les éboulis de la porte d’entrée.
- Subsiste encore le donjon en grande partie détruit et un pan de la tour ronde qui possédait un escalier à vis, en témoigne les quatre marches encore en place.
A droite du donjon, deux petites marches permettent d'accéder aux latrines avec accoudoirs, bâties en encorbellement sur le vide, on peut voir encore l’un des deux orifices d’évacuation.
Le donjon possède deux grandes ouvertures, l’appui de la plus basse est taillé dans le roc.
Au fond, on accède à une pièce munie d’une ouverture rectangulaire de 1,20m sur 0,50 m donnant sur le vide, par une porte et un escalier de trois marches.
- Dans la cour, un passage entre le donjon et les restes d’un bâtiment mène à un mur où se trouve une niche voûtée appareillée d’une pierre en grès creusé et débouchant en saillie à l’extérieur, permettant sans doute l'évacuation de l'eau de pluie.
Demeure encore au fond de la cour les vestiges d’un petit bâtiment.
Le château féodal de Padern et le Roc Fourcat en arrière plan
La forteresse côté Sud
La face Nord du château de Padern
ATTENTION ! Voici les recommandations de la commune de Padern ! Pour accéder au château, le plus simple est de laisser son véhicule au parking situé à la sortie du village, près de la cave du Domaine du Grand Arc, et de suivre à pied le fléchage. Un sentier balisé vous emmène en un bon quart d'heure dans les ruelles typiques, à la chapelle Saint Roch, puis après une montée au travers d'une pinède, au château. IMPORTANT: se munir de bonnes chaussures ! Soyez prudents si vous craignez le vide...
Détail important : accès interdit au château (risque de chutes de pierres). Chacun prend donc ses responsabilités quand il décide quand même de visiter le château. Le sentier cathare, qui passe au pied des ruines, vous permet de rejoindre le site de Quéribus (équipement de randonnée indispensable).
Padern, la chapelle Saint-Roch
L'ÉGLISE SAINT-PIERRE DE PADERN
L'église de Padern, autrefois paroisse de l'ancien diocèse de Narbonne, à la collation de l'abbé de Lagrasse, passera ensuite à la succursale du diocèse de Carcassonne, doyenné de Tuchan.
En 1321, un bref du pape Jean XXII unit à la manse abbatiale du monastère de Lagrasse, le prieuré de Saint-Pierre de Padern.
En 1404, visite de l'église paroissiale de Saint-Pierre de Padern, par Jean de Corsier, vicaire et subdélégué de l'archevêque de Narbonne. Il visitera aussi l'église de Saint-Martin de Molhet, annexe de l'église paroissiale de Padern.
Si vous désirez voir les ruines du prieuré de Molhet implanté sur un rocher, empruntez le sentier cathare, en direction du château de Quéribus, c'est à dire vers l'Ouest.
Comme il a été dit plus haut, le prieuré de Molhet est mentionné en 1024 comme un alleu détenu par l’abbaye de Lagrasse. Pendant la croisade albigeoise, Chabert de Barbaira se l'appropriera. En 1248, le roi de France Louis IX ordonne au sénéchal de Carcassonne de récupérer et de rendre Molhet à l’abbaye de Lagrasse. L'architecture lombarde des murs est admirable jusqu’à une hauteur d’environ cinq mètres, la partie supérieure est plus classique.
Le site est en ruine et envahit par la végétation. Il ne subsiste aujourd'hui qu'une partie du mur Sud de la nef et une partie de l’abside de l’ancienne chapelle dédiée à Saint-Martin. Il subsiste trois fenêtres dont la plus intéressante est celle du centre, son ouverture se rétrécit jusqu’à mi-épaisseur du mur pour s’évaser ensuite vers l’extérieur.
A gauche, le chemin passant devant la chapelle Saint-Roch et menant aux ruines de la forteresse de Padern. A droite, les gorges du Verdouble (cliquez sur la photo pour agrandir)
Padern, la chapelle Saint-Roch sur le chemin du château
Les vestiges du prieuré de Molhet émergeant de la végétation, il est mentionné en 1024 comme un alleu détenu par l’abbaye de Lagrasse.
Du prieuré de Molhet on aperçoit à gauche le village de Cucugnan et au fond à droite, la forteresse de Peyrepertuse sur son piton rocheux
Le prieuré de Molhet noyé dans la végétation
Ruines du prieuré de Molhet, la partie du mur Sud de la nef et une partie de l’abside de l’ancienne chapelle dédiée à Saint-Martin
Prieuré de Molhet, vestige du mur Sud de la nef à l'architecture Lombarde
Prieuré de Molhet, vestige du mur Sud de la nef à l'architecture Lombarde
Prieuré de Molhet, gros plan sur la mur Sud de la nef pour admirer l'architecture Lombarde et l'appareillage des pierres
Plan pour vous situer les gorges du Grau et la Forge
LES MINES DE PADERN
Ainsi commença l'histoire des mines de Padern et de la forge du Grau :
Le 16 août 1779, Messire Gaspard de Pailhoux de Cascastel, pour l'exploitation des mines de fer, cuivre, plomb et autres matières dont il avait demandé la concession, voulut construire une usine dans le territoire de la communauté de Padern, il dut se mettre en rapport avec les moines de Lagrasse, seigneurs de Padern. Actes et contrats d'exploitation furent signés la même année. Avant 1780, des bâtiments furent bâtis ainsi qu'une forge à l'Iliate ou grau de Padern, et des fourneaux à fer, l'exploitation des mines de fer avaient commencées.
Le 10 décembre 1782, Messire Dagobert de Fontenilles, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, capitaine commandant du régiment royal Italien deviendra le propriétaire unique de la forge et des mines de fer.
A partir de 1787 jusqu'en 1789, Dagobert essayera de vendre ses mines et la forge, il y eut trois compromis de vente, mais sans succès cela n'aboutit pas. A partir de la Révolution il n'est plus question de la propriété de la concession.
Après la mort de Dagobert, en 1802, la forge périclite faute de combustible étant donné de l'éloignement des forêts. La forge et le moulin seront vendus en 1815 par le tribunal civil de Carcassonne.
En 1839, il y a des mines de cuivre et de plomb argentifère situées sur les communes de Padern et de Montgaillard, exploitées par la société Gary.
Vers 1850, M. Rolland Étienne, médecin à Tuchan, essaya de relancer l'exploitation des mines de fer de Cascastel et de Villerouge, en faisant traiter le minerai à la forge de Grau de Padern. Mais cette tentative ne fut pas un succès, il n'y avait pas de moyen de communication, le transport du minerai se faisait à dos de mulet, et le charbon manquait.
La concession des mines de cuivre et de plomb argentifère de Padern et de Montgaillard fut instituée par décret du 17 juin 1872 et donnée à MM Hippolyte Petit, chef d'exploitation des chemins de fer du Midi, et Alfred Jozon.
Ils ne l'exploitèrent pas longtemps, car le 7 novembre 1872, ils vendirent la concession à une "Société Anonyme des Mines de cuivre et de plomb argentifère de Padern et Montgaillard". Les travaux d'exploitation commencèrent alors activement, on se livra à des dépenses folles avant de se rendre compte de la quantité et de la qualité du minerai. On construisit des chemins carrossables, on acheta du matériel important, l'usine de Padern fut aménagée à grands frais pour traiter le minerai à la mode allemande. Les actionnaires fatigués de donner de l'argent, se hâtèrent de liquider cette mauvaise affaire. Le 27 octobre 1881, la société anonyme sera dissoute.
Le 31 juillet 1885, la concession sera vendue à M. Pierre Paulin, vicomte des Maisons. M. des Maisons choisit un procédé électrochimique pour traiter le minerai extrait et stocké sur place dans l'usine. Il demanda un rapport et des travaux de reconnaissance furent réalisés dans le filon de Padern, afin d'estimer la quantité de minerai dont l'extraction serait facile et peu coûteuse. Sur ce rapport une Société de quatre actionnaires fut constituée. Mais un de ces actionnaires ayant bientôt succombé, les héritiers de ce dernier refusèrent de participer aux dépenses à faire pour l'extraction nouvelle de minerais. La société fut dissoute et des indemnités furent payées à M. des Maisons.
Le 2 octobre 1899, à cette date finit l'histoire de la forge et des mines de Padern et Montgaillard. M. des Maisons vendit le matériel des deux usines au poids de la vieille fonte. Il céda à M. le docteur Chavanette de Tuchan, la concession, la forge de Padern avec ses dépendances, tous les puits, fours, galeries, usines et constructions.
M. Chavanette transforma l'usine de Grau pour la fabrication d'essences de thym, de lavande et de romarin. Cette industrie ne dura pas elle fut abandonnée.
On pensa ensuite, modifier la forge qui se trouve au bord du Verdouble, pour la transformer en usine électrique afin d'éclairer les villages environnants.
Les gorges du Grau prisent de la D14 route de Tuchan à Padern
Le versant nord du Grau de Padern au fond, c'est l'extrémité méridionale de la montagne du Tauch, avec écroulement holocène dans les calcaires de la formation des Escudiés du Cénomanien.
Le Grau de Padern incisé par la rivière le Verdouble.
La vallée du Verdouble aux environs de Padern
Balade sur les chemins autour de Padern que l'on aperçoit ici en bas
GÉNÉALOGIE DE LA MAISON DE VIC, SEIGNEURS DE SERVIÈS-EN-VAL ET DE PADERN
I - Antoine de Vic épousa Jeanne d'Aragon, tous deux de la ville de Girone en Espagne de ce mariage naîtront :
II - Antoine II de Vic, natif de Girone, écuyer, seigneur de Prat de Bosc et de Vingrau en Roussillon, de Genegals et d'Haussières, épousa à Lagrasse le 9 février 1538, Marguerite de Varlet, fille de noble Jean de Varlet e t de Demoiselle de Viviés, de ce mariage naîtront :
Jean-Pierre de Vic et Jean de Vic qui deviendra capitaine d'infanterie, il épousera le 7 juin 1584 demoiselle de Ciron. Jean de Vic vivait encore en février 1593.
III - Jean-Pierre de Vic, seigneur de Padern, Molhet, Vingrau et Montrouch, reçu du roi Henri III, le 6 juillet 1576, l'office de capitaine gouverneur du château royal de Termes et viguier pour le roi dans le pays de Fenouillèdes. Il épousa Jeanne de Pelatier, de cette union naîtront : 1° Louis de Vic qui suit ; 2° Géraud ou Gérard de Vic qui deviendra curé de Montclar puis chanoine de Carcassonne ; 3° Marguerite de Vic qui épousa le 25 septembre 1612 noble Roger de Fournier, seigneur d'Orlu-les-Ax au comté de Foix.
Jean-Pierre de Vic, fut tué au siège d'Arzens en 1591.
IV - Louis de Vic, seigneur de Padern, Molhet, Vingrau, Maisons, Duillac et Félines de Termenès, épousa le 20 octobre 1620 demoiselle de Fraissinet, fille de Hercule de Fraissinet, sieur de Vissas, capitaine du roi au lieu de Cessenon et de demoiselle Françoise de Thezan.
De ce mariage naîtront : 1° Hercule de Vic qui suit ; 2° Guillaume de Vic qui transigea avec son frère le 5 août 1652 ; 3° Jeanne de Vic qui épousa le 22 novembre 1640 Pierre Blaise de Morescot seigneur de la bastide de Surlach.
V - Hercule de Vic, seigneur de Padern et autres places, gouverneur de Termes épousa le 1er mai 1651 demoiselle Éléonor de Bunis, fille de noble Esprit de Bunis et de Françoise de Montredont. Hercule de Vic testa le 15 janvier 1678. Il eut pour fils Blaise I de Vic qui suit :
VI - Blaise I de Vic, seigneur de Padern et autres places, et baron de la Val de Daigne, qui épousa le 6 novembre 1674 Marguerite Dupac, fille de noble Louis Dupac, sieur de Ponserme et de dame Marie de Juer del Doul. Blaise de Vic testa le 14 décembre 1716. Il eut pour enfants : 1° Pierre de Vic, sieur de Félines, capitaine d'infanterie qui testa le 19 avril 1743 ; 2° Paul de Vic, chanoine de Saint-Paul de Narbonne à la date du 31 juin 1696 ; vinrent ensuite deux filles à savoir, Marie qui épousa François de Calmès, seigneur de Montzels ; et Henriette qui paraît être entrée en religion.
VII - Paul de Vic, seigneur de Padern et baron de Laual, épousa le 17 janvier 1714 Jeanne d'Olivier de la Gardie, fille de messire Jean d'Olivier de la Gardie, seigneur de Pouzzols, et de dame Élisabeth de Tremoillet. Paul de Vic testa le 8 février 1730. Il eut pour fils Blaise II de Vic qui suit :
VIII - Blaise II de Vic, Baron de Serviès-en Val et autres places épousa le 24 mars 1747 Marie Calmès, fille de messire Guillaume de Calmès, seigneur de Montazels, Barbaira et autres places, et de dame Françoise de Lévis Saint-Sernin. De ce mariage naîtront 2 enfants :
Guillaume et Jean-Antoine, celui-ci deviendra curé de Malviès, il décédera à l'âge de 79 ans le 9 juin 1822.
IX - Guillaume de Vic, baron de Serviès-en-Val et Taurise, seigneur d'Auriac et autres places légataire unique et célibataire, lequel transmit par testament en 1784, la terre de Serviès-en-Val à François Joseph de Calmès, son oncle maternel.
Le village de Serviès-en Val et son château au fond en 1950, le fief de la famille de Vic
Voici quelques photos anciennes du village de Padern :
Padern en 1905
Padern groupe scolaire et la mairie en 1905
Padern groupe scolaire et la mairie en 1910
Padern le vieux pont et le château qui domine le village en 1900
Padern l'entrée du village et le Verdouble en 1905
Padern pratiquement la même vue que ci-dessus, mais quarante cinq ans plus tard, en 1950
Padern les gorges et le pont du Grau à l'Est du village en 1905
Padern le pont du Grau à l'Est du village en 1930
Padern la Forge dans les gorges du Grau à l'Est du village en 1905
Padern les gorges du Grau et la Forge à l'Est du village en 1965
L'église de Padern en 1910
Padern la place des platanes en 1955
Le village de Padern en 1955
Padern, la cave coopérative et les ruines du château féodal en 1960
Les ruines du château féodal de Padern en 1970
Le village de Padern en 1970
Les ruines du château féodal de Padern en 1965
Le village de Padern et les ruines du château féodal à droite, en 1975
Ainsi se termine ce reportage, en espérant qu'il vous aura intéressé, n'hésitez pas à laisser vos commentaires ... et revenez me voir !
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