Aujourd'hui je vais vous proposer un article un peu plus "vivant" que d'habitude. Pourquoi ? Parce que, internet permet aussi de mettre en relation des personnes qui sans cela, ne se seraient jamais connues, des contacts humains intéressants, passionnants voient ainsi le jour, en voici encore la preuve :
A la suite de la diffusion du reportage sur le château de Bouisse, j'ai reçu un mail enthousiaste de félicitation d'une romancière qui a découvert par hasard mon site lors de recherches sur le web pour l'écriture d'un de ses romans. A la suite de cet échange, je lui ai proposé cette idée de reportage : associer la découverte du village de Mirepeisset à celle de l'auteur de romans Kathy Falguera. Elle a accepté en participant à l'élaboration de ce document qui va vous intéresser, je l'en remercie vivement.
On se rapproche de Narbonne, je vous emmène cette fois dans la plaine du Minervois, à Mirepeisset, région viticole ; l'endroit intéressa Pierre-Paul Riquet l'inventeur du Canal du Midi, vous allez comprendre pourquoi.
Entre parenthèses, un jour il va falloir que je réalise un reportage sur Narbonne, qui sera en plusieurs parties, car c'est une ville riche au passé chargé d'histoire.
Je vous souhaite beaucoup de plaisir lors de la lecture de cet article et n'hésitez pas à laisser vos impressions et commentaires en bas du reportage.
Le village de Mirepeisset se situe au Nord-Ouest de Narbonne à 16 km, Montpellier est à 98 km, Béziers à 30 km, Perpignan à 80 km, Carcassonne à 49 km et Toulouse 143 km
Zoom sur la carte
Le village de Mirepeisset au bord de La Cesse dans la plaine du Minervois
Une vue aérienne du village de Mirepeisset
Kathy Falguera m'a fait découvrir son village d'enfance : Mirepeisset. C'est dans l'histoire de l'Aude qu'elle puise son inspiration pour écrire ses romans. J'ai jugé intéressant de vous faire découvrir cet auteur en préambule de l'histoire du village de Mirepeisset. Dans la seconde partie du reportage, je vous en dévoilerai d'avantage sur son univers, avec une interview, des photos d'articles de presses, présentation de ses romans, photos de ses conférences et de ses dédicaces. Mais commençons par sa biographie afin de mieux la connaître :
Kathy Falguera, lors de la manifestation "Le Printemps des Sens" à Gruissan le 3 mai 2014, où elle animait un atelier écriture basé sur l'imagination et la créativité.
Kathy Falguera, née sous le signe du poisson, au début des années 60 à Paris par hasard, puisque conçue en Afrique du nord elle se retrouve quelques mois plus tard avec de nouveaux parents, les vrais ayant surement quelque chose de très important à faire ailleurs !
Elle atterrit au domaine des Roses dans le petit hameau audois du Somail. L'entretien de cette grande propriété va s'avérer coûteux et ses parents vont être dans l'obligation de la partager avec une autre famille. La petite fille alors âgée de quatre ans va précocement goûter aux joies de la colocation : deux adorables garçons à peine plus âgés qu'elle, vont lui apprendre à ne pas avoir peur du noir enfermée dans un placard à balais ou à développer son sens de l'orientation pour retrouver le chemin de la maison sans GPS, larguée en pleine campagne ou au beau milieu d'une vigne.
A cinq ans, elle suit ses parents qui vont s'installer à quelques kilomètres de là, dans le petit village de Mirepeisset. Elle y passe son enfance et le début de son adolescence. C'est dans cet endroit idyllique qu'elle commence, entre chapardages de cerises et baignades à la Garenne (retenue d'eau de la Cesse) à s'intéresser aux plantes en découvrant les orties, aux fruits en recrachant les amandes amères, aux animaux sympas comme les scorpions ou les guêpes mais aussi aux garçons qui donnent des rendez-vous d'amoureux dans le cimetière situé à deux pas de chez elle.
En 1974, finie la vie à la campagne, elle part à la "gran' ville" de Narbonne et après le collège Victor-Hugo c'est le lycée docteur Lacroix qui la verra arriver en Ciao et en retard jusqu'au bac D péniblement décroché, l'option flipper et baby foot n'étant pas au programme ! Adolescente tout à fait dans la norme, elle passe ses journées libres au bar de la Rotonde à fumer des Camel, boire des cafés, à écouter les Pink-Floyd ou Led Zeppelin sur le juke box avec sa bande de copains plus ou moins lobotomisés. A ce régime, son QI soit disant supérieur à la norme d'après sa mère (mais les mères voient toujours en leur progéniture des Einstein en herbe !) prend un sacré coup dans la cafetière et c'est peut-être pour cette raison qu'à 18 ans elle se retrouve bague au doigt pour le meilleur et pour le pire. Deux enfants plus tard, on la retrouve à Gruissan, ses plages de sable fin, son port à touristes qui lui fournit un emploi. Occupant le moindre espace de temps, elle passe du jujitsu à la guitare basse, de la lecture aux sports de glisse sans complexe et se retrouve même prof de stretching mais cela n'étire pas le temps qui passe. Alors pour ne rien oublier, entre deux abdos-fessiers, elle écrit et écrit encore. En 2006, toujours par hasard comme au début de sa vie, elle rencontre son géniteur puis retrouve un vrai frère et une vraie sœur qui se demandent encore si cette aînée n'est pas tombée de la lune ! Elle espère enfin que décembre 2012 ne signera pas la fin du monde comme le film de Roland Emmerich, des fois qu'elle connaîtrait le succès avec ses livres !
Vous en saurez d'avantage dans la seconde partie de ce reportage, place maintenant à la découverte de son village qu'elle aime :
Blason du village de Mirepeisset
Couleurs d'automne, les vignobles au Nord de Mirepeisset
La route de Béziers au Nord de Mirepeisset
Le village de Mirepeisset
HISTOIRE DU VILLAGE DE MIREPEISSET
Mirepeisset est un charmant petit bourg de l'Aude situé dans le Minervois sur la rivière de la Cesse, c'est un joli but de promenade. Le village est à proximité du canal du Midi, qui lui offrait autrefois un débouché facile pour l'expédition de ses vins.
En été, baignade très agréable dans la Cesse, au lieu dit "La Garenne", avec une aire de jeu à l'ombre, l'endroit dispose de tables de pique-nique et vous avez la possibilité de faire des grillades. Un plan d'eau, qui s'étale sur environ 400m de long sur 40 m de large, est un des seuls aménagements de la Cesse, avec celui de Bize. A l'ombre des grands arbres de La Garenne, ce cadre naturel est un véritable enchantement pour les balades, la pêche et les activités nautiques. Le parc de Garenne est aménagé, avec un camping, un cours de tennis, un boulodrome et un restaurant.
Le territoire de Mirepeisset était autrefois couvert de bois immenses, convertis ensuite en riches vignobles qui produisent des vins de qualité supérieure, très recherchés. En 2011, la commune comptait 765 habitants Mirepeissetois.
Mirepeisset, la place de la mairie.
Et voici la place de la mairie en 1905, j'aurai l'occasion de vous en proposer d'autres à la fin de cette première partie du reportage.
Mirepeisset, pont sur la Rigole et la rue du même nom.
Mirepeisset, le premier élément du toponyme est le latin mirare qui signifie regarder. Le second est, d'après l'étymologie populaire, le latin piscis qui signifie poisson. Le toponyme signifierait donc : le village qui regarde les poissons de la Cesse ou le miroir aux poissons, ou encore, regarde le petit poisson. En réalité, il semble qu'on ait affaire à une corruption de l'occitan pech, dérivé du latin podium signifiant une colline. Un texte médiéval cite ce village audois Mirapeich et dans un document datant de 1271, il est question de Mirapisce. Mirepeisset semble être une forme diminutive, qui n'est pas la forme originale. En effet, le suffixe n'apparaît qu'au XIV ème siècle, Mirapisceto dans un texte de 1371, Mirapeychet en 1402, puis Mirapeissetum en 1499.
Mais, une légende occitane locale explique la signification du nom du village : un vigneron du bourg avait l'habitude d'ajouter, dans les tonneaux de vin qu'il vendait, de grandes quantités d'eau de la Cesse, mais personne ne pouvait le prouver. Jusqu'au jour où, un des tonneaux qu'il transportait sur sa charrette, tomba lourdement sur la route et se brisa. Dans une flaque de vin, on vit alors s'agiter un petit poisson de la rivière, et un des villageois, témoin de la scène, c'est alors écrié en occitan : "Mira ! Peixet !", traduction : "Regarde ! Le petit poisson !".
Mirepeisset, très ancien pigeonnier
Mirepeisset, très ancien pigeonnier
Mirepeisset, à gauche, la rue du Centre et à droite, la rue du Pont.
Mirepeisset, la porte du Carrassier place de la mairie, dernier vestige des remparts défendant le village au Moyen-âge.
Un carrassier ou radelier est la personne chargée de former et de conduire les radeaux de bois qui forment un ensemble de troncs abattus dans les forêts et qui, assemblés ou retenus par une aussière ou haussière (grosse corde), descend un fleuve afin d'être débité ou chargé sur un navire.
Mirepeisset, la porte du Carrassier à gauche, et à droite très ancienne fontaine place de la mairie.
L'implantation de groupes humains sur cette partie du Narbonnais remonte à une préhistoire fort ancienne. La première évolution dans l'habitat groupé due à l'agriculture est à situer au néolithique, vers 3000/2000 avant notre ère. Elle se poursuit avec de nombreux déplacements à la protohistoire, jusqu'à la fin de l'époque romaine.
Des recherches sur le terrain, ont permis de découvrir qu'une occupation d'époque romaine assez dense a existé entre le Vergel et les Quatre-chemins et près de la rivière Cesse. Dans ce dernier secteur, dans la partie occidentale de la plaine dite "des Plos", les investigations ont mis au jour de très nombreuses sépultures sous dalles, dont la datation se situe entre les V ème et X ème siècles, et quelques fondations orientées suggérant la présence possible d'une chapelle.
Vers le X ème et le XI ème siècle, une majeure partie des populations va se regrouper dans des agglomérations, autour d'un château ou d'une église : ce sera le cas de Mirepeisset.
La seigneurie de Mirepeisset était très anciennement une possession de l'abbaye de Montolieu. Le bourg de Mirepeisset, Mirapeyx ou Mirapeich, situé à proximité immédiate de la Cesse, a hérité du Moyen-âge d'un "fort" et d'un réduit défensif nommé "château vieux", ensuite complété par un "château neuf" et une porte ; on parle déjà, en 1409, d'un barry (faubourg), ou quartier bas, extérieur aux murs, ce qui suggère une augmentation sensible de la population à cette période.
Vestiges du rempart médiéval situé à l'Est du village le long de la Rigole
A gauche, vestiges de l'ancien rempart. A droite, la Rigole longeant le rempart du Moyen-âge.
Le 7 des Calendes de septembre 1281, Amalric de Narbonne, seigneur de Talairan, reçu en héritage et suite à une sentence arbitrale, bon nombre de fiefs avec entre autre, les seigneuries de Ginestas et de Mirepeisset. Il mourut en 1311.
Des documents nous apprennent aussi, qu'Ivern Guillaume ou Iverni Guillelmus, curé de Mirepeisset, faisait parti de l'entourage ordinaire du vicomte Amalric II de Narbonne entre 1260 et 1328.
On découvre qu'en 1337 G. Sarda de Narbonne a acheté les seigneuries de Ginestas et de Mirepeisset à Aymeri de Narbonne seigneur de Talairan, mais le roi a usé de son droit de préemption et racheté les seigneuries avec l'aide des habitants des villages.
Après de vaines recherches historiques concernant le village de Mirepeisset, on peut dire, que cette région du Languedoc a subi pendant cette période des XVI ème et XVII ème siècles les guerres de religion et les épidémies.
Dans cette partie du Minervois, les premiers troubles dus aux religionnaires se situent après 1550, et sont accompagnés de famines ponctuelles et d'une réapparition de la peste.
En 1589, Jean De Bourcier, seigneur de Pontaut, de Barre et de Mirepeisset qui avait épousé à Ouveillan le 4 avril 1577, Françoise de Cézelli une montpelliéraine (également mentionnée sous le nom de Constance de Cézelli), rallié au Roi il organisa la résistance de la forteresse de Leucate devant cinq mille lansquenets espagnols et tudesques en juillet 1589. Leucate était une place forte stratégique, attachée au pouvoir royal, qui défendait les marches d'Espagne. Jean de Bourcier de Barre fut capturé en voulant avertir le duc de Montmorency du débarquement. Son épouse Françoise de Cézelli organise la défense en son absence, elle ne voulut pas rendre la place, outrés, les ligueurs étranglèrent le 8 septembre 1589 Jean Bourcier de Barre dans son cachot et lui envoyèrent son cadavre.
Mais au bout de trois semaines, de guerre lasse, les assaillants lèvent le siège. Henri IV n’oubliera pas la pasionaria montpelliéraine, il lui laissera le gouvernement effectif de la place de Leucate qu'elle exercera pendant vingt-sept ans, jusqu’à la majorité de son fils aîné Hercule.
Françoise de Cézelli (1558-1615) fut la dernière qui a possédé la seigneurie de Mirepeisset au début du XVII ème siècle. On relève plusieurs fois sa signature "Francese de Césely", car elle s'intéresse personnellement à ses biens, qu'elle entretient, fait réparer des bâtiments, loue les terres et y vient séjourner souvent. Son fils, Hercule De Barre, qui défendit une deuxième fois la place de Leucate contre les Espagnols en 1637, ne s'en désintéresse pas davantage, malgré quelques heurts avec la population ou les consuls, dans les années 1611-1615.
Mirepeisset, à gauche, ancien puits se trouvant impasse du Puits. A droite, ancienne station de distribution d'eau du village.
Puits au bord de la Cesse, la Font Lenca est un puits communal qui alimentait le village en eau potable jusqu'au milieu du siècle dernier.
Puits au bord de la Cesse, la Font Lenca.
Le château d'eau du village de Mirepeisset
Le village de Mirepeisset
Le village de Mirepeisset
En 1590, le maréchal de Joyeuse occupera à nouveau de nombreux villages du Minervois et de la partie du Narbonnais qui avaient été pris par le protestant Henri 1er de Montmorency (1534-1614).
On trouve trace en 1592 d'un document où le notaire Telhion transcrit une plainte d'Antoine de Lagarde, seigneur de Bize, soulignant que "ses oliviers de Mirepeisset" ont été coupés par les "Toudesques" qui sont des mercenaires allemands.
En 1591 la peste réapparaît à Narbonne, l'épidémie s'étend à toute la région du Midi. Les registres paroissiaux de Mirepeisset ne remonte qu'à l'année 1620, qu'il est impossible d'évaluer les pertes humaines de cette époque.
Entre 1620 et 1629 date à la quelle, la paix d'Alès ou Édit de grâce promulgué par le roi de France Louis XIII fut signé le 28 juin 1629, des opérations militaires recommenceront dans la Province, mais elles semblent avoir affecté superficiellement les villages qui sont restés pour la plus part fidèles au parti catholique et rapidement acquis à la royauté en 1615.
La peste sévit de nouveau en 1629, à Mirepeisset on suspend le prélèvement de la taxe à cause du mal contagieux, plus personne n'entre et ne sort, il y a une interdiction d'accès au village et même aux jardins, avec fermeture de deux portes pour faciliter les contrôles.
Mirepeisset, anciens remparts en bas de la descente des Cornouillers
Mirepeisset au Nord du village, la descente des Cornouillers qui débouche sur la passerelle enjambant la Rigole et qui vous amène à la Garenne.
A gauche, la passerelle enjambant la Cesse, bâtie au ras de l'eau, elle permet de laisser s'écouler l'eau par dessus en cas de crues. Autrefois, elle était en bois et bien plus haute.
A droite, une autre passerelle, celle-ci sur la Rigole et escalier qui vous amène rue du Pont.
Mirepeisset, à gauche, un accès au village en revenant de la Garenne. A droite, sentier qui longe la Rigole et qui mène au pont-canal.
En longeant la Rigole qui alimente le canal du Midi.
Mirepeisset, la Garenne
Mirepeisset, parc de la Garenne
Mirepeisset, la Garenne, retenue d'eau de la rivière la Cesse. Ce lieu aménagé au fil des années (jeux pour enfants, camping, restaurant) est l'endroit où se retrouvent les villageois depuis sa création pour se baigner, pique-niqué. Il accueille aussi les vides greniers.
Panneau d'information sur la promenade qui va de la Garenne au pont-canal en suivant la Rigole.
Mirepeisset, à gauche, sentier qui longe la Rigole. A droite, calvaire à la sortie du village pèlerinage de 1926-1927.
La rivière la Cesse à Mirepeisset
La rivière la Cesse à Mirepeisset
Mirepeisset, barrage sur la Cesse à la Garenne, capture de l'eau via la Rigole pour alimenter le canal du Midi. C'est le point de départ de la Rigole de Mirepeisset.
Cette idée de prise d'eau, on la doit à Riquet, elle fut conçue en amont du village de Mirepeisset sur la Cesse en 1699, elle a été modernisée depuis, la chaussée de la Roupille est équipée d'un système de rehausses, toujours en fonctionnement, qui retient les eaux de la rivière en temps normal ou les libère pendant les crues.
Dans le cours des siècles, les archevêques ont perdu ou aliéné quelques seigneuries. L'archevêque a aliéné le droit de haute, moyenne et basse justice, avec tous les droits afférents, ainsi que les diverses possessions, châteaux, maisons, prairies, vignes, condamines, et les droits de propriétaire terrier. Il a perdu encore les droits et les diverses redevances dans les localités. Mais en revanche il a acquis de nouveaux droits dans les paroisses suivantes qui ne sont pas portées au Livre Vert du XIV ème siècle : Camplong, Fabrezan, Villerouge-la-Panouse, Ferrals, Ginestas, Homps, Luc, et Mirepeisset, pour ne citer que ces villages.
Datant du 25 juillet 1405, on a retrouvé un rouleau contenant quatre reconnaissances passées au profit du chapitre par des habitants de Mirepeisset pour des terres qu'ils tenaient de lui au terroir dudit lieu.
Étienne Barrau était bailli ou bayle du roi vers 1600 à Mirepeisset il était chargé de l'ordre et de la justice. En 1654, un dénommé Pierre Barrau était aussi bailli du roi, il faisait parti de cette vieille et influente famille, depuis le XV ème siècle. Ils occuperont cette fonction de père en fils, pratiquement jusqu'à la Révolution, et après 1789 c'est encore un de ses descendants qui sera élu maire de Mirepeisset. Cette famille Barrau possédait un caveau familial à l'intérieur de l'église Saint-Sébastien de Mirepeisset.
Il faut savoir que depuis le Moyen-âge et jusqu'à la Révolution Française de 1789, on trouvait dans les villes et villages du Royaume, des représentants élus par leur communauté d'habitants. Dans le midi, ces magistrats municipaux s'appelaient les consuls. Dès le XII ème siècle, des villages et villes du Sud de la France s'organisent en consulat qui prenait en main les affaires communales, les consuls géraient les problèmes et le fonctionnement du village.
Par exemple, à Mirepeisset, Le 22 janvier 1601, les 62 électeurs, se réunissent dans le château de demoiselle Françoise de Cézilli, en présence du bailli Étienne Barrau, sur la réquisition de Loys Robert, de Ginestas, procureur juridictionnel, pour procéder au remplacement des trois consuls en place, Jacques Rey, Jean Cassaing et Guilhem Jac, par les nouveaux consuls élus, c'est à dire : Thomas Mirabel élu avec 18 voix, Etienne Marty élu avec 18 voix, et Marty Pomarède élu avec 14 voix. A cette élection 23 personnes s'étaient présentées. En général, le conseil se tenait chez le seigneur ou un notable, mais plus traditionnellement dans l'église paroissiale ou devant celle-ci, comme en 1617. Quelques années plus tard, l'assemblée de Mirepeisset se réunira dans une salle communale située au dessus du four à pain. Dans ces années là, un fait marquant se passa à Mirepeisset en 1621, les consuls décident de faire murer les portes des fortifications à la nuit tombée et décrètent la mise en défense du village en cas d'une attaque, mais cette fermeture nocturne n'est pas appréciée des jeunes gens du village qui se vengent avec des jets de pierre et occasionnèrent des dégâts.
Ce sont les consuls qui négocient l'entretien des installations publiques et des bâtiments religieux, murs d'enceinte, fours à pain, portes du village ou église. Et par l'intermédiaire du consul, la communauté peut acheter, louer ou vendre des biens. A Mirepeisset la charge du four à pain a été rachetée au seigneur par les consuls. En 1630; à Mirepeisset on ne cuisait le pain que les mercredis et les samedis, chacun apportait au four banal le pain pétri sur des tables spéciales, que l'on trouve mentionnées dans la plupart des inventaires lors des décès.
Allée pavée qui suit le mur de la Rigole. On peut s'y promener. A cet endroit (on aperçoit la vanne du bas du rempart) se trouve un petit épanchoir qui permet en cas de besoin de redéverser le trop plein de la Rigole dans la Cesse.
La vanne et l'épanchoir sur la Rigole en fonctionnement
Dans le secteur de l'épanchoir, on voit ici le mur de renfort de la Rigole qui permet de la protéger des crues de la Cesse.
Mirepeisset, borne de la crue de la Cesse le 18 septembre 1843.
On ne retrouve aucune trace d'un château à Mirepeisset, seul, subsistent encore aujourd'hui des portions de remparts qui faisaient parties de l'ensemble défensif du village.
Le paysage de Mirepeisset et sa région, n'a évolué que lentement ; c'est seulement lors du creusement du Canal du Midi, à la fin du XVII ème siècle, puis la culture intensive de la vigne au XIX ème siècle, qui le modifieront vraiment.
Mirepeisset reste encore, au XVII ème siècle, un village essentiellement agricole, relativement modeste, avec seulement, en 1612, 86 contribuables, qui produisent moins de 200 livres de revenu. Il n'y a pas encore de pont sur la Cesse, sinon des gués et passerelles conduisant à plusieurs moulins sur la rive gauche, qui sont alimentés par un canal partant du barrage de Cabezac : les moulins des Parantigues, à la limite de terres appartenant au village de Ginestas.
L'église Saint-Sébastien de Mirepeisset.
L'église Saint-Sébastien de Mirepeisset.
L'ÉGLISE SAINT-SÉBASTIEN DE MIREPEISSET
Dans le village, l'église paroissiale est dédiée à Saint-Sébastien qui se fête le 20 janvier et c'est par la même occasion la fête du village. La construction de l'église de Mirepeisset date du début du XI ème siècle. Elle est en effet mentionnée dans une bulle du pape Jean XXII datée du 25 mai 1328. Elle possède un clocher tour à toit plat que l'on nomme "tour sarrasine". Cette église est de style romano-gothique, elle présente un joli chevet hexagonal, 4 chapelles et un balcon décoré de 4 toiles. Elle possède un maître autel en marbre ainsi qu'une très belle chaire. De beaux vitraux subsistent, dont un "Saint-Sébastien" surplombant le chœur. Un très beau chemin de croix et de nombreuses statues dont celle de Saint-Sébastien ornent l'édifice.
L'église fut remaniée au XVII ème siècle, puis en 1895 où sa nef fut rehaussée d'1,50 mètre et le dallage rénové. Ces restaurations successives ont occulté la plupart des vestiges les plus anciens. Il y a quelques années, le clocher a été consolidé et protégé, la porte d'entrée qui menaçait en ruine a été réhabilitée.
L'église renfermerait 42 sépultures et 2 tombeaux, l'un des deux se trouve derrière le maître-autel. La plupart des sépultures ont été dissimulées par la rénovation du dallage.
Voici toute une série de belles photos de l'église Saint-Sébastien, prisent par Kathy Falguera pour l'occasion de ce reportage, je la remercie pour son enthousiasme, son dynamisme et son dévouement :
L'église Saint-Sébastien de Mirepeisset
Le maître-autel de l'église Saint-Sébastien de Mirepeisset en marbre de Caunes-Minervois
A gauche, le porche d'entrée au pied de la tour sarrasine de l'église Saint-Sébastien.
Ce style de clocher n'est cependant pas rare dans la région. A droite, le balcon de l'église.
Mirepeisset, le balcon de l'église Saint-Sébastien
Mirepeisset, autre photo du balcon de l'église Saint-Sébastien avec ses quatre grands tableaux.
Le balcon avec les deux grandes toiles faisant face à la nef.
Les tableaux se trouvant au balcon de l'église.
L'église possède quatre chapelles latérales construites après le XVII ème siècle, le marbre rouge veiné de blanc de Caunes-Minervois est omniprésent dans l'église comme on peut le voir ici.
Une des chapelles latérales de l'église
Chapelles latérales de l'église Saint-Sébastien
Chapelle latérale de l'église Saint-Sébastien
Très beaux tableaux représentant le chemin de croix
Le choeur de l'église Saint-Sébastien de Mirepeisset au style roman-gothique.
Le maître-autel de l'église Saint-Sébastien.
Le choeur de l'église Saint-Sébastien de Mirepeisset
Deux des quatre chapelles latérales de l'église Saint-Sébastien.
Balcon et chapelles latérales de l'église.
A gauche, le maître-autel en marbre de Caunes-Minervois et à droite, un bénitier.
A gauche, la statue de Saint-Sébastien et à droite Saint-Joseph.
Tableaux se trouvant sur les parties latérales du balcon de l'église Saint-Sébastien
Vitraux de l'église Saint-Sébastien de Mirepeisset
Autre vitrail de l'église Saint-Sébastien de Mirepeisset
Mirepeisset, le monument aux morts 14-18 se trouvant juste à côté de l'église Saint-Sébastien
Mirepeisset, autre photo du monument aux morts 14-18
Comme à l'accoutumée voici quelques photos anciennes du village de Mirepeisset, mais aussi de Ginestas et du hameau Le Somail :
Mirepeisset, place de la mairie en 1905
Mirepeisset, place de la mairie en 1910
Mirepeisset, place de la mairie en 1905
Mirepeisset, place de la mairie en 1905
Mirepeisset, l'église en 1905
Mirepeisset, rue du Pont en 1905, voir le zoom ci-dessous
Mirepeisset, rue du Pont en 1905, zoom de la photo précédente
Mirepeisset, avenue de la Gare et le pont sur la Cesse tout neuf en 1905 avec et le domaine de l'Herbe Sainte au fond.
L'Herbe Sainte est un domaine château viticole. Concernant l'existence de ce domaine, on trouve dans un registre des années 1841-1848, la vente au muid (unité de mesure) y est mentionnée.
Mirepeisset, la Gare en 1905
Mirepeisset, le pont sur la Cesse et le domaine de l'Herbe Sainte au fond, en 1905
Mirepeisset, la placette en 1905
Mirepeisset, même lieu que la photo précédente, débouché de la rue de la mairie sur la placette en 1907
Mirepeisset, avenue de la Gare, les écoles en 1910
Mirepeisset, promenade de la Rigole en 1905
Mirepeisset, promenade de la Rigole et lavoir en 1905
Mirepeisset, barrage de la Cesse permettant la prise d'eau alimentant le canal du Midi via la Rigole en 1905
Mirepeisset, la Chaussée en 1905, avec au fond à droite la prise d'eau de la Cesse (photo ci-dessus)
Mirepeisset, le pont sur la Cesse en 1950
Mirepeisset, une vue générale en 1960
Mirepeisset, une vue aérienne en 1960, avec l'église au premier plan
Mirepeisset, une vue aérienne en 1960
La suite très prochainement dans la seconde partie de ce reportage
ATTENTION ! Ce reportage est en deux parties, en espérant qu'il vous aura intéressé et que vous viendrez découvrir la suite.
Réparties sur les deux reportages vous visualiserez en tout plus de 180 photos !
Ainsi se termine ce reportage, en espérant qu'il vous aura intéressé, n'hésitez pas à laisser vos commentaires ... et revenez me voir !
Vous désirez être averti de la parution d'un nouvel article ? Inscrivez-vous sur la Newsletter ICI
Eh bien, voilà encore un beau reportage, qui mérite tous mes remerciements aux internautes photographes qui ont bien voulu partager et grâce à leurs clichés, permettent de documenter et de mettre en valeur ce reportage, que je réalise bénévolement pour la promotion d'une belle région : L'AUDE ! L'aventure continue ...qu'on se le dise !!
Sachez qu'il est toujours possible d'y rajouter des infos, des photos, si vous en avez, contactez moi, je me ferai un plaisir de compléter l'article.
Voici mon adresse mail pour m'adresser vos documents ou prendre simplement contact jp@belcaire-pyrenees.com
Avant de quitter ce site et pour mieux y revenir, profitez-en pour consulter aussi les sommaires du menu, il y a de nombreux sujets variés, très intéressants et instructifs, allez-y, jetez un oeil !
--------------------------------------
Votre aide est la bienvenue ! Vous désirez participer et me proposer des articles avec ou sans photo. Ce site c'est aussi le vôtre, utilisez cette opportunité. C'est l'occasion, vous voulez "partager" et faire découvrir votre village audois, la région, un itinéraire de rando, ou tout autre sujet qui vous tient à coeur, je me charge du montage et de la présentation sur le site ..., écrivez moi, mon adresse email pour me joindre est indiquée ci-dessus.
Il y aura toujours quelque chose sur ce site qui vous surprendra et vous intéressera. Pour ne pas rater la publication des reportages, c'est simple, inscrivez vous sur la Newsletter, dans le menu de gauche ; pour vous inscrire c'est simple, tapez votre adresse mail et cliquez sur "inscrivez-vous". Je compte sur vous pour pulvériser le nombre des abonnés qui progresse de jour en jour !
--------------------------------------
L'aventure continue ... avec vous, toujours de plus en plus nombreux et fidèles lecteurs.