Aprés le superbe reportage consacré à l'expatrié Belcairois Simon Toustou, voici un autre témoignage chargé d'émotion comme on aimerait en voir plus souvent. Qui n'a jamais eu la nostalgie des montagnes, de sa région natale, de bons moments qui ont émaillé votre vie ?
L'authenticité du Pays de Sault est bien là, et il resurgit encore et toujours au travers d'enfants du pays, leurs nostalgies des bons moments vécus dans leur enfance réapparaissent sans cesse, cela fait partie de leur identité qui est gravé dans leur mémoire à jamais. C'est cette authenticité qu'Éliane Cazelles Pibouleu m'a confié par mail en 2011, elle a osé témoigner de la vie à la ferme sur le plateau de Sault où des noms de lieu chantent comme en Provence. Vous en doutez ? J'en ai la preuve, carte à l'appui.
Des noms comme Escoumeilles, la Bénague, l'Arrémassadou, la Rouquette, le Tatou, l'Aychize, le Sarrat d'Oungan, la métairie des Arbres, rien que ce dernier nom poétique, exhale de légèreté ... vous venez de pénétrer dans un autre monde où les noms chantent au PAYS DE SAULT !
Voici, pour ceux qui vont atterrir directement sur cette page web, l'endroit où se situe le PAYS DE SAULT, région à l'Ouest du département de l'Aude
On se rapproche un peu du plateau de Sault, secteur agricole, pour vous situer le récit d'Éliane
Voici la preuve, où les noms chantent au Pays de Sault
Éliane a vécu à la ferme des Escoumeilles avec ses parents (les Coumeilles sur la carte) située sur la Plateau de Sault. Toutes ces fermes sont implantées à la limite de l'Ariège, le long de la route qui va du Chemin de Croix des 4 Chemins à Roquefeuil à Bélesta-Lavelanet.
Elle m'a confié ses moments de nostalgie, plein de sincérité, tous ses souvenirs sont accompagnés avec ses photos d'époque qu'elle a gardé précieusement. Soyez indulgent pour la qualité des photos scannées, elles datent des années 1960-70.
Les textes ont été rédigés par Éliane, que je remercie pour ces moments d'émotions qui vous rappellerons bien des souvenirs de votre jeunesse.
En haut, la ferme Les Coumeilles où Éliane vécue sa jeunesse, et en bas l'Arrémassadou où se situait son école primaire dont il sera question ci-après.
Éliane Cazelles Pibouleu (dite Lily) a eu cette idée, mais elle a hésité avant de m'écrire, elle pensait que cela allait être, peut être redondant, car j'avais déjà abordé les sujets concernant l'agriculture au Pays de Sault. Elle prit malgré tout la plume pour coucher ses souvenirs en toute simplicité sur le papier et elle me contacta en me proposant d'apporter son témoignage, d'une période de sa vie dans ce monde agricole de moyenne montagne au Pays de Sault qui lui est très chère. On reste touché par le côté nostalgique en lisant le texte proposé par Éliane, que je vous laisse découvrir (n'hésitez pas à laisser un commentaire pour Éliane en bas de l'article) :
Photo des années 1960, la ferme "des Escoumeilles" au Pays de Sault avec une vue sur l'Ourtiset 1934m, le pic de Bentaillote 1965m et Picaucel 2027m.
Cette zone agricole que l'on appelle le plateau de Sault est à une altitude moyenne de 1000m.
Au fond à droite, on aperçoit le pic des Sarrasis 1182m près de Belcaire la capitale du Pays de Sault.
La ferme "des Escoumeilles" au Pays de Sault en 1955
" LES ESCOUMEILLES, la ferme avec un point de vue sur l'Ourtiset et on voit sur une photo au fond l'école de l'Arrémassadou où j'ai fait mon école primaire avec madame Médus, une institutrice formidable qui arrivait tôt le matin pour nous allumer le poêle pour nous réchauffer l'hiver et surtout faire chauffer nos repas du midi.
Les Escoumeilles petites (1 famille) et grandes (2 familles) comme le Sarrat , le Tatou, La Roquette, La Benague, l'Arrémassadou font parties de la mairie de Roquefeuil alors que la Métairies des Arbres appartient à la commune d'Espezel.
J'ai fait le repas de mon mariage à l'hôtel Bayle sous la neige en avril.
Le vétérinaire qui soignait les vaches était Mr Pelofy de Belcaire(je me rappelle de sa première césarienne sur une vache de mon père il y a ....
Mr Gras, le boucher de Belcaire achetait vers 1985 les vaches à mon père.
Mon papa se prénommait Jean-Baptiste Pibouleu, mais on l'appelait Baptistin car il était de coutume de donner des surnoms au plateau de Sault, qui parfois n'étaient pas très sympathiques, mais qui représentaient quelque chose ; je rappelle quelques surnoms comme : Lou moustachou, Lou bourrut, la couennne !!!..... Lou Poulet.
La radio Montaillou a été crée par Mr Clergue, un cousin et maire de ce village à l'époque.
Est-ce Guy Clergue sur une photo de votre site, alors nous sommes cousins ?
Je connais très très bien la route Belcaire-Ax les Thermes car nous avions et avons de la famille dans ces coins : Ax les Thermes, Axiat, Luzenac (le talc) ...
Je connais aussi tous ces mignons villages aux alentours de Belcaire et Roquefeuil comme Camurac, Comus, Montaillou, Espezel, Joucou, Puivert, Belvis ... puisque nous y allions aux fêtes du village et on s'y amusait bien, c'était le bon temps, nous étions jeunes !!!
J'ai fait 4 ans au C.E.G de Quillan interne et puis je suis allée à Carcassonne interne 3 ans où j'ai passé mon bac, je connais trop bien cette route sinueuse que je prenais avec un vieux car.
Photo des années 1970, voici la petite route en quittant la ferme, que prenait Éliane pour aller à l'école de l'Arrémassadou près de Roquefeuil.
C'est me semble t'il, le pic de Tarbésou 2364m que l'on voit encore enneigé au fond à droite.
La ferme "des Escoumeilles" au Pays de Sault en 1970, au fond à gauche, on aperçoit la métairie du Sarrat et la ferme du Tatou.
Une vue aérienne de la ferme des Escoumeilles au Pays de Sault.
Vous comprenez pourquoi j'adore votre site, je suis nostalgique, je redécouvre d'adorables endroits où j'ai passé d'agréables moments avec des souvenirs précieux, je suis parfois en extase. Aussi je relis souvent vos articles en particulier quand je suis triste, une véritable thérapie, pourquoi ne pas écrire un livre avec tous vos articles.
Jean Baptiste Pibouleu dit Baptistin, le papa d'Éliane dans l'étable de la ferme des Escoumeilles.
L'ÉTABLE de mon pauvre papa qui était si fier quand il y avait des naissances des veaux.
Dans l'étable de la ferme des Escoumeilles les veaux sont nés faisant la fierté de Baptistin le papa d'Éliane.
Éliane et son papa Baptistin devant l'entrée de l'étable de la ferme des Escoumeilles.
Un petit veau qui découvre la neige, je me rappelle que papa se levait la nuit pour enlever la neige des toits avant qu'ils ne s'écroulent et le matin quand il ouvrait l'étable, c'était un mur blanc. Nous allions à l'école en ski, ainsi qu'aux courses. On avait qu'une seule cheminée comme chauffage et le soir papa mettait le "moine" au lit rempli de braises pour chauffer les draps.
Baptistin préparant la pâte à pain.
LE PAIN : mon pauvre père a voulu nous refaire vivre comment il faisait la pain autrefois. Il a allumé durant 4 jours le four. La veille il a préparé la pâte à pain dans une maie puis après avoir mis les pâtons dans des paillassous, il leur a fait faire la sieste sous un édredon (un plumoun !!!) et avant l'enfournage, ils ont triplé, quelle magie. Après avoir enlevé les cendres du four avec un balai en buis, puis enfournage avec une pelle en bois. On admire, à travers la trappe les pains qui gonflent, qui cuisent et se dorent durant 2heures. Quelle beauté. Et derniers instants, on désenfourne et derniers soins, on enlève quelques cendres sur ces véritables chapeaux qui ressemblent à des cèpes. Quel régal visuel et on dégustait.
Préparation du four qu'il faut faire monter en température plusieurs heures avant de commencer la cuisson des pains.
La pâte à pain a levé, ils sont fin prêts, la cuisson va pouvoir commencer.
Baptistin enfourne les pains dans le four où l'on voit l'intérieur ici sur la photo de droite.
L'intérieur de l'énorme four à pain de la ferme des Escoumeilles.
Le mari d'Éliane, Alain qui sort le pain du four.
On retire les quelques cendres sous les pains qui sont de véritables chapeaux de cèpes.
LES FOUGASSES : Une tradition locale, pour la fête de la Saint Martin à Roquefeuil le 11 novembre, il était une tradition de faire ces délicieuses galettes qu'on mangeait jusqu'en février (sans conservateur et sans date limite de consommation !!!). On faisait la pâte comme le pain, on pétrissait tous les ingrédients, ensuite on faisait des ronds bien circulaires sur du papier sulfurisé beurré, (voir les photos ci-après) on badigeonnait au jaune d'œufs avec une plume d'oie, on saupoudrait de sucre et au four. Quelle splendeur. Qui était le roi !! BRAVO à mon Cher papa Boulanger-Pâtissier disparu en 2002.
Baptistin est passé dans l'art de préparer la pâte à pain ou pour confectionner les Fougasses, à la ferme il faut avoir de nombreux talents.
Préparation et mise en forme des Fougasses, sur du papier sulfurisé beurré.
L'intérieur du four à pain avec les Fougasses qui commencent à gonfler.
Les Fougasses sont prêtes à être mangées. Photo de droite, notre cher père (un saint) où il rigole car on couronne le roi (mon papa Baptistin), les autres personnes sont des amis avec mon frère Jean-Paul.
LES OREILLETTES : Une spécialité du Pays de Sault, ces gâteaux délicieux étaient le dessert au moment de la fête du cochon : après avoir préparé la pâte et laisser reposer une demi-journée, on étire la pâte en farinant la table. On découpe en petit carrés très très minces le temps que le patron prépare le feu. Dans la poêle, sur le trépied, l'huile est bouillante, à l'aide d'une fourche en bois on tourne et retourne l'oreillette, attention qu'elle ne brûle pas, mais il faisait chaud. Les plus gourmands sucrent les oreillettes qui sont dans une corbeille (une desque !!).
Préparation de la pâte pour confectionner les fameuses oreillettes du Pays de Sault, Marie la maman d'Éliane que l'on surnomme Catinou et son papa Baptistin.
Baptistin teste la première cuisson des oreillettes.
La cuisson des oreillettes s'effectue dans une poële placée sur un trépied dans la cheminée de la ferme.
La cuisson des oreillettes que maîtrisait Baptistin demande une surveillance constante.
Un gourmand se sert d'oreillettes sucrées sans plus attendre.
LA MAÎTRESSE DE L'ÉCOLE DE L'ARRÉMASSADOU qui a été fidèle au poste malgré les intempéries, Madame Médus une femme exceptionnelle au grand cœur et qui adorait son métier. Madame Médus mon institutrice habitait Belcaire en dessus des scieries.
Une photo de classe où sont présents : Maryse Toustou de la Roquette, Pierrette Delpech du Sarrat, Elie Maugard du Tatou, Jean-Pierre Pibouleu de La Benague, Serge Garros du Tatou, Alain Garros du Tatou (cousin), Eliane Pibouleu des Escoumeilles, Simone Lapasset de La Benague, André Maugard de la Métairies des Arbres, Arlette Sarda de la Métairie des Arbres, Anny Lagarde de la Benague, Pauline Toustou de la Roquette, Jean-Paul Pibouleu des Escoumeilles, Christian Delpech du Sarrat. Tout ce petit monde allait à pied à l'école par tout les temps, prenait la gamelle et mangeait sur place. Nous n'avions pas besoin de classe verte car notre chère maîtresse savait très bien nous donner des cours malgré les différentes classes du C.P au C.M2 et les différents âges. C'était génial et on aimait aller en classe.
Voici une de mes rédactions avec l'écriture de ma maîtresse Mme Médus lorsque j'allais à l'école primaire de l'Arrémassadou. Cette rédaction où je raconte la cueillette des pommes de terre, autre ressource de la ferme, en fait on achetait peu de choses.
Madame Médus Agnés mon institutrice et moi en communiante en 1964.
Il en fallait de la force et mon papa était courageux.
LES TRAVAUX DES CHAMPS : Autrefois l'herbe séchée était transportée dans des "bourras" sur les épaules, ensuite les vaches étaient jointes et portaient une muselière pour ne pas manger de l'herbe et munies d'un petit "rideau" pour ne pas que les taons les piquent car sinon la charrette était renversée.
Les vaches étaient dressées à travailler par 2 et c'était tout un art, il fallait des heures d'entraînement et il fallait en plus avoir une paire de vaches en secours, car pendant les grosses chaleurs on les faisait travailler à tour de rôle. Elles servaient à labourer, à tirer du bois dans les forêts, de chasse-neige, d'ambulance !! Et oui enfin c'étaient de véritables camions, de gros tracteurs qui circulaient sans essence et carte grise !!!!
Au Pays de Sault, au XIXème siècle il y avait environ 5000 bovins, mais ceux-ci n'étaient destinés à l'élevage, autrement dit à la production de viande, mais sont bel et bien des moyens de traction.
A cette époque-là, posséder un bel attelage, équivalait à avoir un beau tracteur de nos jours.
Ne croyez pas que le chargement soit une chose si facile qu'il n'y paraît ; l'herbe devait être roulée à la fourche et agencée correctement.
Il ne fallait pas que la charrette soit déséquilibrée.
photo souvenir d'Éliane et les vaches de la ferme des Escoumeilles.
Les journées étaient bien remplies, il y avait toujours quelque chose faire, tout n'était pas rose, mais il y avait de bons moments que je n'oublierai jamais.
LA FENAISON : Avant la faucheuse qui fut une véritable révolution pour les bras de mon pauvre papa, il fauchait l'herbe à la faux et tous les recoins étaient rasés. Quand l'herbe était sèche, on la chargeait sur les charrettes en faisant bien les coins pour en mettre au maximum et surtout qu'elle ne tombe pas. Cette récolte était stockée dans les granges pour nourrir les vaches l'hiver et nous les enfants on nous faisait piétiner cette herbe pour en mettre au maximum, mais quelle poussière.
Quand vint la faucheuse, avant la guerre de 14, vint aussi le râteau mécanique. Longtemps la faux servit à faire les foins et elle resta indispensable dans les terrains très en pente, tant qu'ils furent cultivés !
En août après la moisson, il faut rentrer les gerbes sous "le couvert" ou le hangar.
La charrette de foin chargée au maximum, il n'y avait pas encore de tracteur à la ferme en 1968.
LE BATTAGE : Une fois les gerbes de blé et d'avoine stockées dans un hangar une grosse batteuse tirée par un tracteur arrivait dans un bruit infernal. C'était la fête car tous les voisins arrivaient pour aider à tour de rôle dans les métairies. On faisait passer les gerbes sur la machine, une personne enlevait la ficelle de chaque gerbe rapidement et la jetait dans "l'avaloir". D''un côté sortait les grosses balles de paille et de l'autre le grain qui était aussitôt mis en sacs de 100kg après avoir surveillé la qualité du grain qui partait souvent à la minoterie d'Espezel pour la farine, le reste servait à élever de la volaille. Ensuite il y avait un grand repas autour d'une poule au pot et on repartait le lendemain dans une autre ferme. C'était épuisant surtout avec la chaleur, la poussière, le bruit... mais on était heureux, on faisait de nombreuses "farces". Quelle joie et quel bonheur à cette époque, j'en ai de très bons souvenirs.
La batteuse fonctionnait grâce au tracteur avec une transmission par courroie. Les premières batteuses firent leurs apparitions au Pays de Sault après 1930.
Le battage se faisait grâce à une entraide mutuelle, réunissant quinze à vingt hommes du voisinage.
On voit ici la transmission du mouvement par courroie à la batteuse.
Le travail du battage était pénible parfois quatorze heures dans des conditions très dures.
Mais avant la mécanisation le battage se faisait grâce à un "manège" ancêtre de la batteuse, il y avait un jeu d'engrenages et d'arbres qui était entraîné par des vaches qui tournaient autour d'un axe central.
LA FÊTE DU COCHON : c'était un grand événement durant une bonne semaine, on était fortement occupé. Il fallait les courses pour acheter le poivre, le sel .... On faisait les oreillettes, on préparait le matériel, on nettoyait la maie, on aiguisait les couteaux. Le jour J, tous les hommes des Métairies arrivaient après avoir donné manger aux vaches. On attrapait le cochon avec une corde dans l'enclos après avoir été nourri durant un an et il y avait un tueur attiré car il fallait être doué. On recueillait le sang pour faire du bon boudin qu'on remuait aussitôt pour ne pas qu'il coagule. Avec de l'eau bouillante on mettait le cochon mort dans la maie et à l'aide de chaînes et de racloirs on pèle le cochon. Une fois bien nettoyé il est pendu 24h enfin que la viande s'attendrisse après avoir été vidé de ses entrailles. Les femmes nettoyaient les tripes qui seront utilisées pour les boudins, saucissons, on vérifiait si elles n'étaient pas percées en soufflant dedans. Vers 13h, il y avait un grand repas bien mérité. Ces cochons pouvaient atteindre 300 Kg et en général on tuait 2 cochons par famille et par an pour la provision annuelle. Cette fête durait tous les week-ends de décembre à février puisqu'on tuait les cochons dans chaque ferme à tour de rôle. On n'avait pas la télé mais c'était beaucoup mieux.
En fin de soirée on faisait les boudins qui cuisaient dans la grosse marmite où papa avait préparé un très bon court bouillon. Le soir on dégustait ce délicieux boudin grillé, ensuite il y avait les fameuses parties de belote ou bourrées.
Le lendemain on découpait le cochon et on préparait les jambons qui étaient salés, puis mis au repos 15 jours sur une planche et ensuite pendu dans une pièce fraîche et aérée. On hachait la viande pour faire des saucissons, de la saucisse, des pâtés.
Ces quatre photos datent de la fête du cochon à la ferme en 1978, ici on voit le tueur attitré de dos Jacky Maugard, fallait la tenir la bête !
Le soir auprès du feu, pour ne pas que le sang coagule on faisait les boudins avant de les faire cuire dans le succulent court bouillon que papa avait préparé dans l'après-midi.
Le lendemain on préparait la chair à saucisse ou saucissons, on pesait le sel et le poivre et on faisait de très beaux saucissons et saucisses qui allaient sécher à l'air libre environ 2 bons mois.
Au centre en bout de table, c'est Irène Maugard l'épouse de Jacky qui tue le cochon, s'était une femme dynamique qui était toujours présente tous les week-ends pour aider les familles à ces travaux un peu particuliers, d'ailleurs c'est elle qui est aussi à la fête des moissons et je l'ai d'ailleurs retrouvé dans un de vos articles sur le site. Le cochon c'est l'affaire des femmes, mais au moment de le tuer, hommes et enfants, amis et voisins accouraient pour faire la fête.
Tout était utilisé dans le cochon, rien n'était perdu sauf les ongles !!!! Même la tête était cuisinée puisqu'on faisait un délicieux pâté de tête.
Enfin on n'oubliait surtout pas le "présent": on donnait un morceau de cochon, du boudin au facteur, à la maîtresse, au curé et aux gens âgés.
Voilà Jean-Pierre, je trouve votre site génial."'
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Tous mes remerciements à Éliane Cazelles Pibouleu pour avoir fait revivre ses quelques souvenirs à la ferme des Escoumeilles et de me les avoir confiés pour monter ce reportage.
Je vais rajouter quelques infos complémentaires avec l'aide d'Éliane et si vous même, avez des anecdotes, écrivez moi :
La fougasse ou la fouace est une des plus anciennes pâtisseries française occitane.
La fougasse Pays de Sault est en quelque sorte un pain provençal. Le nom trouve son origine dans le latin panis focacius, un pain plat cuit sur un foyer ou sous les cendres d'un feu. Il existe une extrême diversité de fougasses, chaque région, ville ou même chaque famille ayant sa propre recette. En général les fougasses sont salées, elles peuvent être agrémentées de divers ingrédients (olives, lardons, anchois, fromages) qui peuvent être soit mélangés à la préparation soit déposés à la surface du pain avant cuisson. Mais on trouve aussi la fougasse sucrée comme celle d'Éliane présentée ici, et la fougassette qui est légèrement briochée et aromatisée à la fleur d'oranger.
En Provence, elle fait parfois partie des 13 desserts de Noël.
L'oreillette, est une pâtisserie traditionnelle occitane que l'on déguste entre le jour de l'an et Pâques. Mais son pic de consommation est le mardi gras. Elle paraît aussi sur la table lors des fêtes familiales. C'est une pâte frite à l'huile d'olive et parfumée parfois à la fleur d'oranger. Très mince, légère et craquante, elle se consomme recouverte de sucre glace. Elle est connue sous des noms différents.
Éliane me confie encore ceci :
" A la métairie du Tatou juste à côté de celle des Escoumeilles, il y avait 2 familles : la famille Garros Lucien (décédé dans les années 1990) et Lucienne et la famille Maugard qui occupait la métairie bien avant 1920. Après 1921 Georges Maugard et Lise avait repris la suite, ils étaient des travailleurs infatigables comme tous les exploitants du plateau de Sault où la vie est rude. Georges a un accident en forêt, mal soigné, il décédera en 1930 laissant Lise seule avec ses quatre enfants (François, Émile, Pauline et Louis), mais elle tint bon et continua à s'occuper de la ferme. Lise Maugard est décédée dans les années 1995 elle avait plus de 92 ans, une véritable commandante car ma tante Rosa (décédée en 2005) qui était une sœur à mon papa était mariée avec son fils aîné François Maugard (décédé en 2002). Ils eurent 3 enfants, mes cousins : Elie, Roger et François.
Ma tante Rosa a beaucoup galéré dans sa vie car Lise sa belle-mère ne l'aimait pas, elle dormait la pauvre dans de la paille. A la naissance de son 3ème fils, Lise Maugard le lui a enlevé pour le donner à une se ses filles ! Ma tante Rosa a travaillé comme un esclave, la pauvre, et mon papa en cachette lui apportait des bonbons, des gâteaux et des vêtements.
Au Sarrat dernière ferme de la route qui mène aux Escoumeilles, il y avait 2 familles Delpech.
Lise Maugard entre 1945 et 1950.
La famille Maugard de la métairie du Tatou en 1950, aux champs sur le plateau de Sault, avec à gauche, Lise Maugard et ses deux frères Émile et Louis ; à droite François Maugard (né en 1922) fils de Lise et Oncle d'Éliane.
En arrière plan c'est la métairie du Sarrat que l'on aperçoit.
Aux Escoumeilles il y avait les "petites" Escoumeilles à gauche sur une photo où vivait Henriette Toustou (décédée en 1976) et son fils Toustou Julien (décédé dans les années 1984) qui avait épousé Toustou Marie(décédée dans les années 1994) mais ils n'eurent pas d'enfants.
Les "grandes "Escoumeilles là où je suis née, il y avait donc mon papa qui a été orphelin jeune et qui a élevé 3 sœurs durant la guerre : Marinette(mariée qui a vécu à Axiat en Ariège et a eu une fille et est décédée en 1982), Rosa et Marguerite qui a été fille mère à l'âge de 15ans, d'une fille Andrée car à cette époque c'était une honte (elle s'est mariée par la suite et a eu 3 autres garçons : Roger, Bernard et Denis).Quand mon pauvre papa s'est marié en 1952 ma mère a expulsé ma tante Marguerite et sa fille. Papa en a beaucoup souffert toute sa vie, car il était un véritable protecteur.
Juste à côté de ma ferme, habitait une grand-mère qu'on appelait tata Marguerite Pibouleu qui était toute voutée mais elle nous gâtait beaucoup, parfois elle nous gardait avec mon frère et à Noël nous avions droit à la barre de chocolat, 4 gâteaux et la clémentine, c'était un festin.
Un dénommé Justin Pibouleu, le chantre de l'église de Roquefeuil était de la famille lointaine à mon papa car il y a beaucoup de Pibouleu, Maugard, Toustou, Delpech sur le Plateau du Sault. "
Eliane m'a offert l'occasion par ses témoignages, d'entrouvrir la porte du plateau de Sault, cette plaine située à 1000 mètres d'altitude ceinturée de montagnes pyrénéennes.
Le Pays de Sault comme bien des régions un peu enclavées et excentrées, a vu disparaître une paysannerie vouée à une économie de subsistance face à la conquête d'une société dédiée au progrès et au profit. A force de vouloir créer toujours plus de richesse, d'amasser toujours plus d'argent, l'homme a perdu son âme ! La vie continue, mais il est bon de se retourner sur cette vie passée, afin peut être de corriger ses erreurs où du moins de préserver ce qui peut être sauvegardé, car l'homme ne peut s'empêcher de regarder avec une certaine tendresse son enfance et les souvenirs qui s'y rattachent. Il se rappelle ces périodes où la vie lui était facile, en faisant abstraction des mauvais souvenirs. Le Pays de Sault avec ses paysages magnifiques où les hommes ont laissé leur empreinte, où la forêt reprend petit à petit ses droits, où, même l'Union Européenne trouve judicieux de réintroduire des prédateurs ; ce Pays de Sault continuera cependant à vivre tant que quelques personnes pourront en faire réveiller la mémoire. Plutôt qu'un long discourt voici quelques photos magnifiques du plateau de Sault proche de Roquefeuil, Espezel et Belvis.
"L'écriture n'est pas une fin en soi, elle est la nostalgie d'un ravissement." citation de Yasmina Reza née en 1959
Traversée du plateau de Sault par la D29 en direction de Rocquefeuil.
Ces bovins ne sont ils pas heureux sur le plateau de Sault, n'est ce mieux que de la farine animale ?
Une superbe vue du plateau de Sault prise plein Sud des hauteurs de Belvis, Belcaire se situe tout au fond à droite.
Le plateau de Sault.
Ciel d'orage sur le plateau de Sault.
Le plateau de Sault vu de la D613 après une pluie, près d'Espezel.
Le plateau de Sault au petit matin, la brume se lève sur un autre monde !
Une belle photo d'un lever de soleil sur le plateau de Sault.
Le plateau de Sault est traversé de part en part par le sentier Cathare qui vous emmène à la forteresse de Montségur et Foix ensuite, (voir le carte au début)
Panorama du plateau de Sault pris de la D29.
Si, ce reportage vous a intéressé et interpelé, allez voir aussi ceux-ci (il suffit de cliquer dessus) :
- TOUT EST BON DANS LE COCHON !
- Retour à la culture du chanvre en Pays de Sault, pourquoi pas !
- LES MOISSONS AU PAYS DE SAULT EN AUDE, 1ère partie
- L'AGRICULTURE DE MONTAGNE EN AUDE, 1ère partie
Ainsi se termine ce reportage, en espérant qu'il vous aura intéressé, n'hésitez pas à laisser vos commentaires ... et revenez me voir !
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Eh bien, voilà encore un beau reportage, qui mérite tous mes remerciements aux internautes photographes qui ont bien voulu partager et grâce à leurs clichés, permettent de documenter et de mettre en valeur ce reportage, que je réalise bénévolement pour la promotion d'une belle région : L'AUDE ! L'aventure continue ...qu'on se le dise !!
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