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Le gardien surveillant la route reliant l'Andorre à la plaine Toulousaine à pour nom : le château de FOIX en territoire Ariègeois !
Ce château, fief de "l'hérétique", que Simon de Montfort se jure de faire fondre pour y griller le maître.
L'histoire du château de Foix va vous être racontée dans le détail, beaucoup de détails, ce qui fait qu'il y a de nombreuses pages de texte accompagnées de nombreuses photos (plus de 200), comme jamais vous ne l'avez vu sur le web. C'est aussi pourquoi, ce reportage sera scindé en plusieurs parties, afin de ne pas rendre le téléchargement trop long.
Il faut être curieux … , je vous souhaite une bonne découverte instructive :
Commençons par vous situer la Ville de Foix, qui se trouve à 128 km de Carcassonne, 92 km de Toulouse, 186 km de Narbonne et à 134 km de Perpignan en passant par Quillan
Le magnifique château de Foix vu de la Croix Saint Sauveur au Nord
Une plaque apposée à l'entrée du château
Photo du château de Foix prise en 1980
Fin d'après midi, la forteresse vue de la vieille ville de Foix côté Est
Voici l'histoire d'un château situé sur un nid d'aigle comme les Pyrénées les aiment.
Aujourd'hui nous allons nous rendre en Ariège et plus précisément à FOIX où se situe un château magnifique qui jouit d'une renommée légendaire parmi les monuments féodaux de la région pyrénéenne.
Le Pays de Foix, terre d'histoire et de préhistoire, l'ancien comté de Foix est aussi un authentique pays montagnard.
Le château de Foix doit sa réputation à son site pittoresque et aux souvenirs historiques qu'il évoque.
Il faut savoir que ce château n'a jamais été l'objet d'une étude approfondie avant 1900. Donc toutes les études publiées au sujet du château de Foix datent de cette époque à aujourd'hui.
Le Pays de Foix n'a été rattaché à la France que tardivement, en 1607. Mais il eut à connaître les déchaînements des troupes royales lors de la croisade des Albigeois. C'est ce que vous allez découvrir ici, tous les détails historiques qui entourent la vie des comtes de Foix et leur château emblématique, dont on a fêté le millénaire en 2002. En effet, la première mention écrite, comme vous le verrez plus loin, date de 1002.
De toutes les routes qui conduisent à Foix on aperçoit fièrement, au fond d'un cirque de montagnes, sur un roc isolé aux flancs abrupts, les trois tours crénelées du château dominant l'horizon. Du haut de la vieille forteresse l'aspect du paysage est très varié : au premier plan, sous le rocher, la ville aux rues tortueuses groupe ses maisons couvertes de tuiles rouges. Au bord de l'Ariège s'étend le grand bâtiment de l'église Saint-Volusien. Au Nord, se dresse fièrement un bloc de calcaire et dénudé, c'est le mont Saint-Sauveur, au sommet on distingue les ruines d'une tour de guet, qui servait d'avant poste au château. A l'Est, la vue est arrêtée par la montagne du Pech qui se relève brusquement. En se tournant vers l'Ouest, on découvre la vallée de la Barguillère, traversée dans toute sa longueur par l'Arget. Au Sud, s'étend une vaste plaine dont les contreforts de la grande chaîne pyrénéenne ferment l'horizon.
Voici une carte du département de l'Ariège datant de 1850
Et celle-ci, au décorum représentatif date de 1854, (ces deux cartes proviennent de la BMVR de Toulouse)
Le nom de Foix n'apparaît dans l'histoire qu'à l'occasion du martyre de Saint-Volusien, archevêque de Tours, qui avait encouru la disgrâce d'Alaric pour s'être montré favorable aux Francs. Exilé à Toulouse, il fut entraîné, en 507, par les Wisigoths lorsque, poursuivis par les armées de Clovis, ils s'enfuyaient vers l'Espagne ; arrivés au-delà de Varilhes, sur le bord de l'Ariège, ils tranchèrent la tête à leur captif. Le corps de la victime fut transporté à Foix, où il fut déposé dans un oratoire, qui fut l'origine d'une fondation monastique. Mais l'histoire du château de Foix ne commence qu'avec celle des comtes. Le premier seigneur qui ait porté le titre de comte de Foix est Bernard-Roger, fils de Roger-le-Vieux comte de Carcassonne qui mourut en 1012 (il eut pour successeur Roger Ier qui mourut en 1038). Roger-le-Vieux en 1002, fait un testament par lequel il partage ses domaines entre ses trois fils ; à Bernard il laisse la terre et le château de Foix. C'est le premier document où l'on trouve la preuve authentique de l'existence du monument.
Forteresse vue de l'Est
Pendant les 11 ème et 12 ème siècles, les comtes tiennent à faire preuve de piété, qui se manifeste par des dons aux églises. Ils constituent, au profit de l'abbaye de Saint-Volusien, un vaste domaine autour de la ville et dans la vallée supérieure de l'Ariège. Le 18 janvier 1111 le comte Roger II fait transférer en grande pompe, dans une nouvelle église, les reliques du saint patron de la cité, qui reposaient dans une dépendance du château.
A la fin du 12 ème siècle, la ferveur des comtes se ralentit ; comme les autres grands seigneurs du Midi, ils adhèrent à l'hérésie albigeoise et encourent les foudres de la cour de Rome. La croisade est prêchée contre les partisans des nouvelles doctrines. Avec les comtes de Toulouse, leurs suzerains et leurs alliés, les comtes de Foix sont les plus énergiques et les plus vaillants soutiens de la cause méridionale. Quand, après la défaite de Muret en 1213, le Languedoc et l'Aquitaine se soumettent aux gens du Nord, quand Raymond VI de Toulouse renonce à la lutte, les comtes de Foix prolongent la résistance ; la légende évoquant leur souvenir, les représente comme les derniers défenseurs de la patrie romane. Victor Balaguer, le grand poète de la Catalogne a composé une trilogie pour rappeler ces glorieux évènements ; une des parties du drame se passe au château de Foix où le comte donne le signal d'une prise d'armes contre les croisés.
La face Ouest de la forteresse de Foix
C'est en 1210 que Simon de Montfort pénètre pour la première fois dans le pays de Foix ; il se rend d'abord à Pamiers pour assister à une conférence où se réunissent Pierre II, roi d'Aragon, Raymond VI, comte de Toulouse, et le comte de Foix, en vue de faire cesser les hostilités. Les négociations se rompent, Montfort s'avance vers la ville de Foix ; après en avoir ravagé les environs, il en commence l'attaque si vivement que la garnison, qui fait une sortie, est même obligée de se replier en hâte vers la ville. A en croire le moine Pierre de Vaux-Cernay (l'historien de Simon de Montfort) Simon fut le héros pendant la bataille, suivi d'un seul chevalier, ils se jetèrent sur les ennemis qui se pressaient aux abords des portes, le pont levis se referma au moment où ils allaient pénétrer dans le château. Contraint de rétrograder par un chemin étroit et bordé de murailles, Simon voit alors son compagnon tombé sous les pierres que lancent les défenseurs de la place. Les habitants courent aux remparts et jettent une telle quantité de projectiles sur les assaillants qu'ils les forcent à se retirer en désordre. Après cette déroute, Montfort se retira à Carcassonne.
Le vieux Foix rue des Chapeliers, la tour Ronde située au Sud domine la ville. A droite, la même rue qui s'appelait à l'époque rue de la Mairie en 1905
A droite le château vu de la place Pyrène, et à gauche, zoom sur la tour Ronde de la forteresse
En 1211, les comtes de Foix et de Toulouse sont réunis à Narbonne, où le légat du Saint-Siège essaie de les réconcilier avec l'Église Romane. A l'entrevue se trouve le roi d'Aragon, qui intervient en faveur de Raymond-Roger (1188-1223) ; Simon de Montfort consent à lui accorder la paix, mais à la condition de livrer Pamiers. En outre, le château de Foix doit être confié au roi d'Aragon, avec autorisation de le remettre aux agents de l'Église romaine, si Raymond-Roger n'observe pas la parole donnée. Ne tenant aucun compte de cet engagement, ce prince, en 1212, recommence les hostilités qui ramènent l'armée de la croisade dans le pays où elle procède à un dégât général. La ville de Foix est prise, mais le château n'est pas attaqué. Un historien anonyme de la guerre des Albigeois constate qu'en 1212 la forteresse est imprenable par suite de sa position et grâce à la bravoure de ses défenseurs d'où il renonce à déloger les comtes de Foix et de Toulouse qui s'y étaient réfugiés.
En 1213, Raymond-Roger prend part à la désastreuse bataille de Muret où périt le roi d'Aragon ; Raymond-Roger charge à la tête des coalisés et ce n'est pas faute de courage et de vaillance que le combat est perdu. Après la défaite de ses alliés, le comte de Foix se hâte de rentrer dans son fief, Simon de Montfort le fait poursuivre jusqu'à Foix, dont les faubourgs sont encore brûlés.
Raymond-Roger est accusé d'avoir favorisé la religion cathare, il ne se contente pas de se défendre, il attaque avec violence l'attitude et cruauté de Simon de Montfort et échappe ainsi à toute condamnation. Je reviendrai plus tard sur la cruauté de Simon de Montfort, vous pourrez juger.
Il faut savoir que Raymond-Roger n'agit pas seulement pour défendre ses terres, mais aussi pour prendre la défense des gens de son pays contre les étrangers venus avec la croisade, qui ignorent tout des coutumes régionales. Et peu lui importe de savoir si ceux qu'il protège sont ou non cathares.
C'est intéressant de comparer ces deux photos, 80 années les séparent, celle de droite date de 1930, à l'époque elle s'appelait rue de la Bistour, aujourd'hui c'est la rue Labistour. Sur la place Labistour au croisement de trois rues, on découvre la charmante fontaine du cygne ou de l’Oie en fonte. La Tour de Labistour (en occitan, fausse tour ou bastion) qui s’élevait à cet emplacement fut l’ultime vestige de l’enceinte du XIIème siècle, rasée en 1805.
La vieille ville de Foix
Je vous présenterais d'autres photos de la ville plus tard, voici la rampe d'accès piétons qui mène à l'entrée du château
A gauche, l'entrée de la forteresse, l'accès est au Nord-Est, photo de droite, en montant levez les yeux pour admirer l'architecture des premières fortifications
En montant au château vous commencez à dominer la vieille ville de Foix
Vous avez franchi la barbacane située au pied de la Tour d'Arget, vous êtes dans l'enceinte fortifiée de la forteresse de Foix
Pavage du moyen-âge reconstitué
A gauche, la Tour Carrée face Nord dite Tour du Milieu avec son escalier menant à la courtine crénelée reliant les deux tours carrées. A droite, autre vue de la Tour du Milieu sa face Est, cette tour date du XIIème siècle, les fenêtres à meneaux que vous apercevez, furent aménagées au XVème siècle par le père de Gaston Phébus. Vous verrez que pratiquement toutes les ouvertures comportent des grilles ou des barreaux, car le château a servi de prison.
En 1214, nouvelle conférence du comte de Foix à Narbonne avec le légat Pierre de Bénévent, cette fois le représentant du pape ne veut plus être dupe, et en conséquence, exige la remise effective du château de Foix, avec obligation par le comte de supporter les frais de garde. Quelque temps après, la place, occupée au nom de l'Église romaine, est confiée à l'abbé de Saint-Tibéry. Ce dernier, en s'éloignant du pays, la livre à Simon de Montfort pour la conserver jusqu'à la tenue du concile général.
Cette assemblée s'ouvre à Rome dans l'église de Latran au début de novembre 1215. La principale question à régler était la pacification du Midi de la France, dont les principaux seigneurs, vaincus par Simon de Montfort, faisaient appel au Siège Apostolique. Quelques uns viennent eux-mêmes plaider leur cause et faire valoir leurs droits auprès de pape Innocent III. Parmi eux se trouvent les comtes de Toulouse, de Comminges et de Foix. Ce dernier expose ses griefs, déclare qu'il n'a pas failli à ses promesses, que néanmoins Simon de Montfort n'a pas hésité à prendre subrepticement possession d'une place dont les armes ne lui ont pas ouvert les portes. Raymond-Roger fait alors allusion aux échecs successifs éprouvés par les Croisés devant le château de Foix, si fort qu'il se défend par lui-même. C'est justice qu'il demande, en conséquence, on doit lui rendre ses domaines. A cette réclamation, ses ennemis font maintes objections qui empêchent le pape de se prononcer. Pour connaître la vérité, il charge deux commissaires de faire une enquête, en attendant une solution, l'abbé de Saint-Tibéry reçoit ordre de reprendre possession du château, alors toujours occupé par Simon de Montfort, à qui défense est faite de faire la guerre au comte. Raymond-Roger fut loyale, mais celle de Simon de Montfort fut tout autre, qui exerça divers actes d'hostilité, pour obliger Raymond-Roger à se défendre, pour ainsi, le rendre odieux au pape et mettre en péril toute réconciliation avec l'église. Simon voulait isoler le comte Raymond de Toulouse, dans ce but, il importait de réduire à l'impuissance son plus fidèle allié, le comte de Foix, dont les états s'étendaient jusqu'aux portes de Carcassonne et de Toulouse et qui pouvait ouvrir aux Aragonais les portes des Pyrénées centrales. Au lieu d'opposer la force à la force, Raymond-Roger s'adresse au pape qui prescrit un supplément d'enquête. Simon de Montfort élude les assignations, s'il n'obtient pas l'autorisation de se faire remettre le château de Foix, au moins empêche-t-il-le d'y rentrer.
Vous apercevez ici une partie de la Tour Ronde qui se trouve à l'extrême Sud et laTour du Milieu, les créneaux en partie basse sont ceux de la courtine reliant les deux tours carrées, sous cette terrasse il y avait un corps de logis, abritant actuellement le musée départemental de l'Ariège.
A gauche, la Tour du Milieu et sur la photo de droite, une vue des deux tours carrées, façades Sud.
La Tour du Milieu face Nord, la courtine crénelée, avec dessous le corps de logis, dont on voit les ouvertures condamnées par des barreaux
Quand vous avez franchi la barbacane, levez les yeux, vous pourrez admirer la face Est de la Tour d'Arget située à l'extrême Nord de cet ensemble fortifié.
Ne vous trompez pas c'est laTour du Milieu, face Est.
Le 27 novembre 1216, le pape Honorius III, malgré les sollicitations dont il est l'objet, ordonne à l'abbé de Saint-Tibéry de faire restituer le château à son légitime propriétaire. C'était pour le comte la récompense de sa soumission aux ordres du légat Pierre de Bénévent. En cas de désobéissance de la part de Raymond-Roger, le château devait être confisqué au profit de l'Église romaine. D'autres conditions étaient encore exigées avant la remise de la place, notamment le payement d'une somme de quinze mille sous melgoriens pour frais de garde.
Les bonnes dispositions de la cour de Rome, mettent obstacle aux projets de Simon de Montfort, qui cherche querelle (tenace le bougre) à Raymond-Roger sous prétexte de la violation de la trêve.
Au commencement de 1217, il vient mettre le siège devant le château de Montgrenier (qui n'est autre que le château de Montgaillard) situé à 4,5 km au Sud de Foix, où s'était retiré Roger-Bernard, fils du comte. C'est en vain que le père fait appel aux commissaires pontificaux, en vain que ceux-ci se rendent au camp du chef des Croisés. Simon de Montfort qui n'a cure de leurs observations, fait occuper la ville de Foix, le château continue de rester en la possession de l'abbé de Saint-Tibéry qui, chaque semaine, réclame quarante livres en monnaie de Toulouse pour en assurer la garde. La veille de Pâques, Montgrenier est obligé de capituler, ce résultat consolide la situation des envahisseurs dans la vallée de l'Ariège.
C'est seulement en février 1218 que Raymond-Roger peut enfin rentrer dans le château de Foix.
LaTour carrée dite Tour d'Arget datant du XI-XIIème siècle, elle a été rehaussée au XIVème siècle et couverte d'une toiture en ardoise au XVème siècle tout en conservant les mâchicoulis et créneaux.
A gauche la Tour Ronde datant du XVème siècle 1450 d'après les experts, elle est haute de 6 étages, elle est certainement la plus belle. Elle a été construite par Gaston IV. Photo de droite, lourde porte digne d'une prison ! Je vous en présenterai d'autres, elles sont splendides.
Fenêtre à meneaux de la Tour Ronde avec banquettes, remarquez aussi les graffitis gravés sur les murs par les prisonniers quand le château servait de prison, je vous présenterai des gros plans de ces graffitis dans la deuxième partie de ce reportage.
Les salles de la Tour Ronde sont hexagonales voûtées d'ogives avec blasons ou allégories
Différentes ouvertures de la Tour Ronde
Ce prince mourut en mars 1223, après avoir survécu à son allié Raymond VI de Toulouse et à son implacable ennemi, Simon de Montfort, tué au siège de Toulouse en 1218. Pendant sa dernière campagne, Simon de Montfort avait prouvé, par sa résistance aux instructions des légats du pape, que l'intérêt du ciel n'était pas le seul mobile de ses actions.
En 1229, les Méridionaux sont vaincus, Raymond VII de Toulouse signe la paix avec la cour de France. Après une vaine tentative de lutte, Roger-Bernard II, le nouveau comte de Foix, imite cet exemple, et le 16 juin 1229, à Saint-Jean-de-Verges, village situé à 6km au Nord de Foix, fait une soumission sans réserve aux représentants du pape et du roi. La remise du château de Foix est encore exigée comme garantie de l'exécution du traité. Le délai d'occupation fut fixé à cinq ans, au bout de cette période, la forteresse fut rendue définitivement à son maître.
Sceau de Roger-Bernard II comte de Foix 1229
Différents tableaux exposés dans les tours vous explique les corps de métiers ayant contribués à la construction du château de Foix, ici le tailleur de pierre
Ici l'architecte ayant en charge le chantier du château et le forgeron
Une salle de la Tour Ronde au plafond magnifique voûté d'ogives
A gauche, l'entrée de la Tour Ronde et à droite, l'escalier à vis
Le 24 février 1265, s'éteignit à l'abbaye de Boulbonne le comte Roger IV, ayant pour héritier son fils Roger-Bernard III, encore mineur. Roger IV laissa plusieurs filles, dont l'une, la quatrième, s'appelait Esclarmonde, par une clause de son testament, il ordonna qu'elle fût élevée dans le château de Foix jusqu'à l'âge de quinze ans. Elle épousa par la suite l'infant d'Aragon Jacques, qui devint roi de Majorque.
Sceau de Roger IV comte de Foix 1241
Splendide porte de château fort
Différentes fenêtres à meneaux avec banquettes dans l'épaisseur des murs de la Tour Ronde
A gauche l'escalier à vis et porche ciselé, à droite une meurtrière
Le fait le plus célèbre qui marqua l'histoire du château de Foix, se passa au siège de mai-juin 1272.
Après la mort du comte d'Alphonse de Poitiers et de sa femme Jeanne de Toulouse, le Languedoc est réuni à la couronne de France. C'est le moment que choisit le comte de Foix, Roger-Bernard III, pour braver l'autorité de son suzerain en essayant de faire acte de rébellion. En 1272, Géraud de Casaubon, seigneur de Sompuy (château situé en Gascogne, au diocèse d'Auch, aujourd'hui Saint-Puy, canton de Valence dans le Gers), est en contestation avec Géraud comte d'Armagnac, il lui refuse l'hommage, déclarant ne le devoir qu'au roi de France. Le comte de Foix prend fait et cause pour son beau-frère et, unissant ses forces aux siennes, s'arroge le château en litige. Les deux princes sont cités à la cour du roi pour rendre compte de leur conduite, Géraud d'Armagnac se soumet et obtient son pardon. Telle n'est pas l'attitude de Roger-Bernard, se croyant hors d'atteinte dans ses montagnes, il pousse même l'audace jusqu'à s'attaquer au sénéchal de Toulouse, Eustache de Beaumarchais. Immédiatement, cet officier envahit les terres du vassal insoumis et les fait occuper jusqu'au Pas-de-la-Barre à 15 km de Foix. C'était la partie qui avait toujours relevé du comté de Toulouse, tandis que le roi d'Aragon prétendait exercer des droits de suzeraineté dans la vallée supérieure de l'Ariège. Roger-Bernard refuse de se soumettre et il augmente ses moyens de défense, la garnison est renforcée, on pourvoit à la clôture des portes, on garnit les tours de machines de guerre et on se prépare à repousser l'ennemi.
Certaine salle de la Tour Ronde possède une cheminée monumentale
Aucune fissure n'apparaît dans ces plafonds voûtée d'ogives qui datent quand même du moyen-âge, c'était des bâtisseurs extraordinaires !
Autre salle au plafond voûtée avec sa cheminée aux dimensions plus modestes
Philippe le Hardi vint lui-même prendre la direction de l'expédition. L'armée française était nombreuse, plus forte même qu'il ne semblait nécessaire pour réduire un vassal tel que le comte de Foix. Le roi de France voulut, en faisant montre d'une grande puissance militaire, en imposer aux alliés de Roger-Bernard. Plusieurs contingents arrivent sur place, parmi les grands vassaux, convoqués à cette occasion, on remarque le duc de Bourgogne, les comtes de Bretagne, de Flandre, de Boulogne, de Dreux, de Blois, de Ponthieu, suivis de nombreux chevaliers. Un rassemblement et une réunion est fixée à Toulouse, et les hostilités débute à la fin de mai 1272, les troupes commencent par dévaster le pays. Arrivées à Foix le vendredi 3 juin, l'armée dresse ses tentes autour du château dont les abords escarpés lui interdisent l'approche directe. Le roi a juré que jamais il ne quitterait le siège avant d'avoir pris le château. Ordre est donné d'ouvrir une brèche dans le pied de la montagne, des ouvriers se mettent à l'œuvre. En voyant de tels préparatifs, le comte de Foix comprend que le roi est ferme dans ses desseins. Le 5 juin, Roger-Bernard décide d'aller trouver le roi, s'agenouille devant lui et requiert son pardon. Le roi, sans ménagement, le fait garrotter et conduire prisonnier à Carcassonne, dans une tour de la cité. La captivité du comte ne durera pas moins d'une année. Le château de Foix et plusieurs autres de la haute vallée de l'Ariège furent remis à la garde du roi d'Aragon pendant un mois, le 7 juillet, la forteresse est livrée à Philippe le Hardi. Les limites du comté sont redéfinies. A la fin de l'année 1273, Roger-Bernard recouvre sa liberté, mais ne rentre en pleine possession de ses domaines qu'en 1275.
Gros plan sur la condamnation des ouvertures du château, n'oubliez pas qu'il a servi de prison pendant un certain temps, mais malgré tout, à l'origine les portes étaient solides pour résister aux temps et aux agressions de l'ennemi
Éclairage différent sur ces magnifiques ogives ornées d'un blason
On attrape mal au coup à force d'admirer ces plafonds moyenâgeux
C'est du bel ouvrage architectural qui a quand même traversé des siècles éprouvants
Gros plan sur ce blason à la jonction des ogives que l'on nomme clé de voûte
Cette série de mésaventures ne sert pas de leçon à Roger-Bernard, il s'attire ensuite la colère du roi d'Aragon qui venait de lui prêter aide et assistance. Jacques Ier, irrité de la voir intriguer dans les affaires de l'Aragon, le fait arrêter en 1280. Philippe le Hardi craignant que les états de Roger-Bernard, pendant sa captivité, ne soient exposés à quelque surprise, obtient, en 1281, de la comtesse le droit de faire garder le château de Foix et quelques autres places de la frontière. C'est seulement le 26 octobre 1285, que Philippe le Bel, qui venait de succéder à son père, donne ordre aux garnisons d'évacuer les places occupées.
Cheminée de la Tour Ronde, nous sommes à quel étage ?
Autre porte s'ouvrant vers l'escalier à vis de la Tour Ronde desservant une petite salle éclairée par une fenêtre avec double banquette dans l'épaisseur du mur
Tous les plafonds de la Tour Ronde ont cette même configuration
Lors du recensement de leurs biens, à la demande du roi de France Philippe III le Hardi, entre 1263 et 1272, les comtes de Foix disposaient de 73 châteaux et des trois grottes fortifiées de Bouan, d'Ornolac et du Soulombrié.
Arrivé en haut de la Tour Ronde vous arrivez sur une terrasse où vous voyez l'architecture de la Tour d'Arget au Nord, et vous avez une vue magnifique sur toute la région fuxéenne.
A partir du XIV ème siècle, le château, s'il conserve sa valeur stratégique, n'a pas la même importance politique, car Foix n'est plus l'unique capitale des comtes qui viennent en héritant du Béarn, de la Bigorre, du Marsan et de grands domaines en Catalogne, d'augmenter leur puissance. Par conséquence, Ils sont obligés de se transporter et de s'arrêter là où sont engagés leurs intérêts. Pau, Orthez, font tort à Foix.
Une ville située dans le pays de Foix, Mazères, à partir de Gaston-Phoebus jusqu'à Gaston IV, c'est à dire, pendant la seconde moitié du XIV ème siècle et pendant la première partie du XV ème, devint une des résidences préférées des comtes de Foix. C'est dans cette ville qu'en 1390 Gaston-Phoebus reçut le roi Charles VI, qu'en 1412 mourut le comte Jean Ier.
Au XIV ème et au XV ème siècle les comtes de Foix furent : Gaston Ier qui régna de 1301 à 1315, ensuite vint Gaston II de 1315 à 1343 et puis Gaston-Phoebus de 1343 à 1391.
En 1305, Philippe le Bel (1268-1314) imposa un impôt pour financer la guerre de Flandre, le Languedoc refuse de payer, le peuple se soulève et se livre à des désordres.
De la Tour Ronde vous pouvez admirer la terrasse crénelée de la Tour carrée dite Tour du Milieu
La Tour d'Arget datant des XI et XIIème siècle et coiffée de sa toiture au XVème siècle, elle servait de tour de vigie
Les toits de la vieille ville de Foix vus de la Tour Ronde du château
L'accès au corps de logis
Le 4 novembre 1331, le comte Gaston II obtient du roi Philippe de Valois (1293-1350) l'autorisation de faire incarcérer sa mère Jeanne d'Artois, dont il avait à se plaindre. On lui reprochait la façon dont elle avait administré les états et le patrimoine de ses enfants mineurs. Enfermée d'abord au château de Foix, puis envoyée en 1333 à Orthez, elle est transférée de prison en prison jusqu'en 1343, époque où, grâce à l'intervention du roi de France elle recouvre sa liberté.
Gaston-Phoebus est né en 1331, le fait est certain, mais dans quel pays ? Dans le comté de Foix ou en Béarn ? Nul ne le sait.
En 1362, ranimant les anciennes querelles de leurs familles au sujet de la succession de Béarn, les comtes de Foix et d'Armagnac en étaient venus aux prises à Launac. Gaston Phoebus triomphe de son rival et le fait prisonnier avec les comtes de Comminges, de Pardiac, le seigneur d'Albret et ses deux frères, les seigneurs de Terride et de Barbazan et neuf cents autres nobles ; c'est au château de Foix qu'il donne ordre de les conduire et qu'il fixe le prix de leur mise en liberté. Le 16 décembre 1362, il les assemble devant le château et, se présentant lui-même devant eux, il leur fait une déclaration pour leur apprendre "qu'il voulait bien par grâce leur accorder une ampliation de leur arrêt, ne pas macérer leur corps par la prison et les traiter favorablement comme nobles et gentilshommes". Il leur assigne ensuite pour prisons les villes de Mazères et de Pamiers, avec permission de se promener dans les environs sans pouvoir cependant découcher, les seigneurs acceptent la proposition et s'engagent de ne pas s'éloigner tant que leur rançon ne serait pas payée intégralement.
La paix entre les comtes de Foix et d'Armagnac fut définitivement conclue, le 14 avril 1363, dans l'église Saint Volusien de Foix, par l'intermédiaire des représentants du roi de France et du pape.
J'ai parlé trop vite, entre les maisons de Foix et d'Armagnac, la paix n'est pas durable, en 1376, les hostilités sont reprises de plus belle.
En 1380, quelque temps après l'avènement de Charles VI au trône, le gouvernement de Languedoc fut enlevé au comte de Foix et donné à l'oncle du roi, au duc Jean de Berry. Gaston-Phoebus ne se résigna pas à cette disgrâce et n'hésita pas à résister les armes à la main. La guerre, après avoir duré deux ans, se termina par un arrangement entre les deux parties.
Pendant ces hostilités, un parti de brigands occupait le château de Rabastens pour le duc de Berry. Gaston-Phoebus assembla un corps de troupes et délivra la contrée de cette bande qui la ravageait. Il fit pendre ou noyer quatre cents brigands ; sept de leurs chefs furent pris et conduits aux châteaux de Foix et de Pamiers où ils moururent en prison.
Gaston-Phoebus n'avait qu'un fils, soupçonnant que celui-ci, à l'instigation de son oncle maternel, Charles le Mauvais, roi de Navarre, voulait l'empoisonner, le fit mettre en prison, le jeune prince y mourut en 1381 d'une façon tragique. D'après plusieurs historiens, le fait s'est passé à Orthez, d'après d'autres auteurs qui n'en fournissent pas la preuve, ce serait au château de Foix. La mort de son fils priva Gaston-Phoebus d'un héritier direct.
En 1391, son cousin, Mathieu de Caslelbon, lui succéda, étant mineur, il fut placé sous la tutelle de sa mère Géraude de Navailles. A la fin d'août 1391, le nouveau comte tint cour plénière pour recevoir l'hommage des vassaux et confirmer les chartes des coutumes communales, la séance eut lieu au château dans une grande salle nouvellement construite.
Le castel de Foix veille sur la vieille ville. Un sceau des comtes de Foix daté de 1241, montre le château avec deux tours carrées uniquement.
Le 5 août 1398, s'éteignit, en la personne de Mathieu de Castelbon, mort sans postérité, la première race des comtes de Foix, leur succession passa dans la maison de Grailly. La soeur de Mathieu, Isabelle, femme d'Archambaud de Grailly, captal de Buch, recueillit l'héritage. Leur fils, Jean Ier, leur succéda en 1412, lorsqu'il mourut, en 1436, la couronne comtale échut à Gaston son fils, encore mineur. A l'avènement de chacun de ces princes eut lieu une cérémonie d'installation pendant laquelle le souverain jura de respecter les franchises et libertés du pays, confirma les chartes de coutumes communales, reçut le serment de fidélité de ses nouveaux sujets. En 1398, le 30 septembre, pour Archambaud, les trois États de la province se réunirent à Foix, non plus au château comme sous Mathieu, mais dans le cloître de l'église Saint Volusien. En 1412, Jean Ier tint la session à Pamiers. En 1436, pour l'installation de Gaston IV, une première cérémonie fut célébrée à Mazères, quand il eut atteint sa majorité, il voulut ratifier les engagements pris en son nom, le 1er avril 1448, les états furent rassemblés à Foix dans le cloître de l'église Saint Volusien, là, il renouvela son serment et, en même temps, il promit de respecter et de faire observer toutes les libertés communales, et provinciales accordées par ses prédécesseurs... A suivre ... dans la seconde partie vous allez découvrir d'autres surprises que réserve ce château magnifique ...
Attention, ce reportage est en 3 parties !!
Ainsi se termine ce premier reportage, en espérant qu'il vous aura intéressé, n'hésitez pas à laisser vos commentaires ... et revenez me voir !
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